Grève à Transco : mémo des agents au Chef de l’Etat

Les tirs nourris d’armes à feu en l’air de lundi 26 juillet, qui pouvaient entrainer mort d’hommes, les jets de gaz lacrymogènes sur des travailleurs pour les étouffer et annihiler leurs revendications, ainsi que le recours à la tristement célèbre milice «  Liso likolo na liso » visant à neutraliser les grévistes, sont certainement les raisons principales qui ont poussé les travailleurs de TRANSCO à passer à la vitesse supérieure. En effet, après quatre jours de débrayage dépourvus d’un compromis avec leur employeur, ils ont finalement écrit au Président de la République, avec copies au Premier ministre, au ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement et à l’Inspecteur général des finances. Leur mémo, bien ficelé, a indiqué une source, a bel et bien atterri le mercredi 28 juillet 2021 sur la table du Chef de l’Etat, ainsi qu’aux ampliataires ci-haut désignés.

 A en croire les milieux syndicaux, leurs affiliés ont dans cette correspondance, remercié avant tout le Président de la République pour la recapitalisation de leur entreprise, en la dotant de nouveaux bus pour la relance de ses activités. Mais l’absence d’un leadership éclairé à la tête de TRANSCO, est actuellement caractérisée par une gestion opaque de ressources financières de cette société. D’où la détérioration de la situation générale au sein de cette entreprise. Pour les travailleurs, il est malheureux de constater qu’avec un charroi automobile pimpant neuf, les agents ne soient toujours pas payés et les bus ne cessent d’être détruits suite à une négligence dans la gestion, la sécurisation et l’entretien.

Les grévistes ont profité de leur mémo pour rappeler que la situation sociale des agents est déplorable, avec 7 mois d’impaiements de salaires et d’autres avantages sociaux. Ce qui constitue un frein aux valeurs de la refondation de l’Etat de droit. Et de se poser la question de savoir où vont toutes les recettes réalisées par TRANSCO. Pour eux, ces recettes ont pour finalité de couvrir les charges de l’entreprise. Mais il est regrettable, notent les travailleurs de TRANSCO, de relever une passivité sur la situation sociale des agents, malgré plusieurs cris de détresse lancés à l’endroit du Président de la République.

Des audits de gestion réclamés à l’IGF pour démasquer les criminels économiques

A ce stade, pensent les agents, la solution pour mettre fin à la crise, c’est le départ de l’actuel comité de gestion, ainsi que du conseil d’administration, et que de nouveaux mandataires soient nommés et installés, en même temps que soit opérée la mise en place de nouveaux cadres de direction et de collaboration. Ceci va permettre le redressement et la restructuration profonde des services internes, en vue de mieux répondre aux besoins urgents de la mobilité des personnes. Entre autres griefs articulés contre les mandataires en fonction, il est fait état de l’existence de la milice «  Likolo na liso » des services parallèles de vente des carnets, le vol du carburant, des pneumatiques et l’abandon des bus sur la voie publique. Ce n’est pas tout. Il y a pire. L’existence de plusieurs comptes bancaires parallèles, la non maitrise des effectifs de la société, la présence des agents décédés, révoqués ou ayant démissionné sur les actuelles listes de paies au profit d’un groupe de cadres.

Sur le plan technique, ils déplorent le manque d’entretien, du suivi et de nettoyage des bus, le dysfonctionnement des services par carence d’un leadership managérial, le non versement des cotisations sociales à la CNSS dûment retenues par l’employeur sur les salaires des travailleurs. A la lumière de tous ces griefs, l’urgence pour les grévistes qui s’impose pour l’instant, c’est de diligenter des enquêtes et audits de gestion pour démasquer les criminels économiques qui ont détruit la société et qui sont en train de saboter la vision du Chef de l’Etat et ses efforts à concrétiser le développement de notre pays.

En conclusion, les grévistes réclament l’amélioration de leur situation salariale qui ne s’adapte plus au coût de la vie, car le taux en application à TRANSCO est de 100 dollars pour 97.000 FC, alors que le salaire est fixé en dollar payable en monnaie locale. Les travailleurs s’attendent à l’implication personnelle du Président de la République, étant donné que le transport joue un rôle déterminant dans l’économie nationale, et est d’un apport social inestimable. TRANSCO doit subir des changements structurels et organisationnels importants pour impulser la bonne gestion par rapport à la vision «  Le peuple d’abord ».

Dans la perspective d’un aboutissement heureux de ce mémo, on voit depuis le déclenchement de la grève, des bus TRANSCO, près d’une centaine, garés sur la 17 ème rue Limete, fleuris avec des rameaux en signe de grève, qui risque de se prolonger si rien n’est fait pour répondre aux revendications des travailleurs, afin de soulager les milliers de passagers qui espèrent la reprise de service de cette entreprise de transport.

Lephareonline via Acturdc.com

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