L’ancien rebelle est connu pour s’être livré, avec sa bande, à des viols, pillages et tueries dans le triangle de la mort dans le Haut-Katanga au début des années 2000. Arrêté et condamné, il a réussi à s’échapper de la Kasapa dans des conditions rocambolesques. Il se rendra à la Monusco en 2016. Alors que l’individu méritait un face à face avec la CPI, à La Haye, le régime Kabila lui offre une amnistie «au nom de la paix». Avec, en prime, une résidence à Lubumbashi et une ration pour lui et ses hommes. Le voilà qui réclame d’autres avantages, faute de quoi, il va embraser la province. Qui donc se cache derrière Gédéon ?
La résidence Gédéon Kyungu Mutanga, membre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, parti cher à Joseph Kabila), est encerclée depuis lundi 9 mars sur ordre du gouverneur de la province du Haut-Katanga. Il est question de l’empêcher de mener un projet de nouvelle attaque contre la ville de Lubumbashi, chef-lieu de la province.
Depuis quelque temps, les hommes de Kyungu ont barricadé toutes les voies qui mènent vers la résidence de cet ancien seigneur de guerre qui a semé mort et désolation parmi les populations civiles, notamment dans le triangle de Mitwaba, dans le Nord-Katanga.
Alors que tout le monde attendait qu’il soit extradé vers la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, pour répondre de ses forfaitures, Gédéon Kyungu a bénéficié d’une amnistie « au nom de la paix », avait-on justifié à l’époque.
Aujourd’hui, ce malfaiteur veut faire prévaloir ses droits autour d’une question de ration alimentaire. Gédéon regrette le régime Kabila qui mettait à sa disposition une ration suffisante pour lui et pour ses hommes, laquelle était accompagnée d’une bonne enveloppe. Mais, aujourd’hui, cette ration est bien maigre, car transportée sur une moto.
Bien qu’il soit placé en résidence surveillée, l’ancien seigneur de guerre menace de sortir pour se rendre au gouvernorat afin d’exposer ses problèmes à l’autorité provinciale. La question doit être traitée avec diligence, car les menaces de l’ancien seigneur de guerre ne sont pas du vent. Et comme l’assassin revient toujours sur son lieu de crime, Gédéon disposerait certainement d’une base-arrière qu’il pourrait actionner à tout moment.
Avec un passé aussi chargé de crimes, cet homme devait se gêner de s’afficher publiquement. Mais qui est donc derrière lui ? Qui l’instrumentalise au point de s’afficher si arrogant ? N’est-ce pas là un bon prétexte pour revoir la situation d’un rebelle amnistié il y a quelques années et qui n’a pas su se montrer loyal envers la République ?
Le patriotisme de G. Kyungu Wa Kumwanza
En tout état de cause, le patriotisme de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, ex-gouverneur du Grand Katanga, mérite d’être salué. Car c’est, en fait, lui qui a alerté le gouverneur du Haut-Katanga, il y a quelques jours. Ainsi, ce dernier «s’est aussitôt organisé pour faire encercler la résidence de Gédéon afin de le neutraliser».
Par ces temps qui courent, le pays a besoin de beaucoup de « Gaby Kyungu wa Kumwuanza » un peu partout à travers le territoire national pour sonner l’alerte chaque fois que la paix et la quiétude sont troublées dans un coin donné de la République. Et c’est donc à la suite de cette alerte que l’autorité provinciale a décidé d’interdire toutes les manifestations publiques jusqu’à nouvel ordre.
Déstabiliser le Katanga
Selon Gabriel Kyungu wa Kumwanza et Jean-Claude Muyambo, deux alliés du président Félix Tshisekedi dans le Haut-Katanga, Gédéon avait l’intention de profiter d’une marche des jeunes à Lubumbashi pour organiser une nouvelle attaque de cette ville lundi ou mardi soir.
L’ancien rebelle est connu pour s’être livré, avec sa bande, à des viols, pillages et tueries dans le triangle de la mort dans le Haut-Katanga au début des années 2000. Arrêté et condamné, il a réussi à s’échapper de la Kasapa dans des conditions rocambolesques. Il se rendra à la Monusco en 2016.
Alors que l’individu méritait un face à face avec la CPI, à La Haye, le régime Kabila lui offre une amnistie « au nom de la paix ». Avec, en prime, une résidence à Lubumbashi et une ration pour lui et ses hommes. Le voilà qui réclame d’autres avantages, faute de quoi, il va embraser la province. Qui donc se cache derrière Gédéon ?
On rappelle, entre temps, que Gédéon s’est rendu tristement célèbre par la terreur qu’il a fait régner, avec ses hommes dans «le triangle de Mitwaba» (Nord-Katanga) au début des années 2000. En 2006, il a décidé de se rendre aux Casques bleus de la Monusco. Livré à la justice congolaise, il est condamné à mort en 2009. Incarcéré à la prison de haute sécurité de la Kasapa, il s’en évade dans des circonstances largement suspectes. Il dépose les armes le 11 octobre 2016 au cours d’une cérémonie festive.
L’ancien rebelle s’affuble d’un Tshirt à l’effigie de Joseph Kabila, en se déclarant supporter. Depuis fin 2016, Gédéon vivait dans une villa du quartier Golf de Lubumbashi, logé et nourri aux frais de l’État. C’est donc au nom de ces privilèges perdus qu’il se dit prêt à mettre le feu à la case RD Congo.
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