Cette fois-ci, est sans doute la bonne. Après sa visite annulée du 22 septembre dernier, le Président Félix Tshisekedi est attendu ce lundi 5 octobre à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. L’annonce a été faite hier dimanche 4 octobre par plusieurs sources, dont la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), média officiel.
Toutefois, on rappelle que l’Exécutif provincial a été le premier à livrer cette information, dans le compte-rendu de son Conseil des ministres du vendredi 2 octobre courant, lu par Jean-Bosco Sebishimbo, porte-parole du Gouvernement du Nord-Kivu, cité par le site mediacongo.net.
«Le service provincial du protocole d’Etat informe la population de la ville de Goma et ses enivrions de l’arrivée à Goma, de son Excellence Félix Antoine Tshilombo, Président de la république, chef de l’Etat, ce lundi 5 octobre à 10h00″, renseigne le communiqué officiel du gouvernorat du Nord-Kivu, dont de larges extraits ont été repris par plusieurs médias en ligne, comme Actualité.CD, qui ont relayé hier dimanche, la nouvelle de la visite du Chef de l’Etat à Goma.
Dans le communiqué, le numéro 1 de l’Exécutif du Nord-Kivu invite les différentes couches de ses administrés à se présenter massivement à l’aéroport pour réserver un accueil délirant au successeur du président de la république honoraire Joseph Kabila. A ce sujet, des sources concordantes renseignent que tout Goma est mobilisé pour accueillir Félix Tshisekedi ce jour dans la capitale de la province des volcans. Et, dans cette grande équipe de la mobilisation, se trouve le sénateur Modeste Bahati Lukwebo, Autorité morale de la plateforme électorale Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC et Alliés).
EVALUER LA SITUATION SECURITAIRE
Pour une visite officielle comme celle de Félix Tshisekedi à Goma, on se contente encore du protocolaire. Sinon, des conjectures. L’agenda du chef étant généralement insondable, personne ne pourrait prétendre en détenir le secret. Sauf si l’on est doté du pouvoir de lire en l’Autorité suprême du pays comme dans un livre ouvert.
Toutefois, joint au téléphone hier par nos confrères de Top Congo Fm, le directeur adjoint de la communication présidentielle, se trouvant dans l’équipe d’avance sur place à Goma, a déclaré que l’évaluation de la situation sécuritaire dans la partie Est de l’immense territoire national congolais, s’inscrit parmi les points à l’ordre du jour de cette visite de Félix Tshisekedi ;
Par ailleurs, la même source, ajoute qu’il sera également question pour le Chef de l’Etat, de mesurer l’impact de la pandémie de la maladie à coronavirus dans ce coin du pays. Précisément, dans la ville touristique de Goma, frontalière au territoire rwandais. Pas seulement. Le directeur adjoint de la communication du Président de la république n’exclut pas l’éventualité de la tenue, en mode conférence vidéo, du mini-sommet de Goma, initialement prévu au mois de septembre dernier, entre l’Angola, le Burundi, l’Ouganda, la RD Congo et le Rwanda.
On rappelle que ce mini-sommet a été avant tout reporté pour des raisons diplomatiques, plusieurs pays ayant “très diplomatiquement” décliné ou renvoyé l’invitation aux calendes grecques. Alors que ce devait être le tout premier rendez-vous diplomatique régional pour le président Evariste Ndayishimiye, le Burundi avait informé par courrier daté du 8 septembre, la ministre congolaise des Affaires étrangères Marie Ntumba Nzeza, qu’il ne prendrait pas part à cette rencontre, demandant, au préalable, de s’entretenir avec elle.
En son temps, le magazine panafricain Jeune Afrique, citant plusieurs sources, avait renseigné qu’Evariste Ndayishimiye avait déjà formulé la même requête fin août auprès de deux envoyés spéciaux De son homologue Félix Tshisekedi. A savoir Fortunat Biselele et Claude Ibalanky, respectivement Conseiller privé du Président congolais et Coordonnateur du Mécanisme national du suivi (MNS), de l’Accord-cadre signé le 24 février à Addis- Abeba, capitale éthiopienne.
UNE «VISITE-DEFI»
Sur le plan purement local, la visite de Félix Tshisekedi, ce lundi à Goma, intervient dans un contexte tendu, caractérisé par l’activisme de nombreux groupes armés dans la région. D’où, l’insécurité. S’ajoute à cela, l’affaire de l’ex-territoire de Minembwe, dans la province du Sud-Kivu, érigée il y a encore peu, en commune rurale. Depuis, une vive polémique s’accapare de l’opinion nationale. Les réseaux sociaux explosent. Chaque internaute congolais y va de son analyse et de sa lecture. Tout recoupement fait, les internautes rd congolais considèrent le nouveau statut administratif de Minembwe comme étant le début de la mise en œuvre du du plan de balkanisation du pays.
Sur ce sujet précis, le député national Delly Sessanga, postule formellement dans son compte Tweeter, que «l’installation des communes rurales de Minembwe ou autres est un détournement de la loi et une corruption des règles. Le Gouvernement à la suite du Sénat, avait relevé la violation de la loi dans la création de ces communes. J’ai dirigé les travaux sur la loi sur les ETD. Rien ne le justifie».
Vu des analystes, les trois sujets évoqués ci-dessus, constituent autant de défis qui s’invitent à la visite de Félix Tshisekedi, annoncée pour ce lundi à Goma. Mais il n’ya pas que cela. Car, le Chef de l’Etat congolais devra également affronter l’aile dure ou radicale des militants du parti Union pour la nation Congolaise (UNC), – de son ancien allié – politique et directeur de cabinet, Vital Kamerhe, en prison depuis le mois d’avril dernier.
L’opinion se rappelle que lors de la première visite de Félix Tshisekedi prévue le 22 septembre de l’année en cours, des partisans du dircab du chef de l’Etat, réunis au sein d’une Asbl appelée «Sauvons Vital Kamerhe», avaient organisé une caravane motorisée, le dimanche 21 septembre dans les rues de Goma, pour s’opposer à l’arrivée de Félix Tshisekedi dans leur agglo, sans son directeur de cabinet. Au bas mot, ces jeunes gens réclamaient la libération sans condition du président national de l’Unc, alors que le côté officiel du parti, avait mobilisé pour l’accueil de l’hôte du gouverneur Carly Nzanzu Kasivita.
C’est donc un Félix Tshisekedi qui arrive dans la partie Est du pays où il avait promis d’installer son Quartier général pour enrayer l’insécurité qui a la peau dure dans cette partie de la RD Congo. Près de deux ans après sa prise de pouvoirs, il semble que la situation n’a pas beaucoup évolué, conformément aux attentes des populations de cette partie orientale du pays qui dorment, mais sans aucune certitude de se réveiller. Que va donc dire, cette fois-ci, le Président congolais à ses compatriotes de l’Est ? Trêve de supputations !
Congoactu.net/acturdc.com