EAC : “ La question est prise en charge , il est hors de question d’envisager une quelconque forme de violence contre la force régionale ” (Patrick Muyaya)

Le gouvernement de la République a lancé un appel pressant à la population du Nord-Kivu pour éviter tout acte de violence envers la force régionale de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC). Lors d’un point de presse conjoint avec Jean-Pierre Lihau, mercredi 11 octobre, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a souligné que la question était déjà prise en charge à la fois au niveau national et diplomatique.

 » La position du gouvernement est très claire, nous souhaitons que la Force régionale de l’EAC quitte le pays à la fin de son mandat, prévu pour le 8 décembre, en raison du constat que cette force n’a pas obtenu les résultats escomptés dans les délais convenus. La population s’inquiète, notamment en raison des comportements observés qui ont abouti au changement de la direction de cette force « , a répondu Patrick Muyaya en réaction à une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux où certains membres des Wazalendo, un groupe d’autodéfense, profèrent des menaces à l’encontre de la force régionale de l’EAC.

Il a ajouté :  » Nous devons nous assurer que nous écoutons notre opinion publique en permanence pour maintenir une relation de confiance. Sinon, cette situation pourrait devenir un problème de sécurité. Nous avons déjà assisté à des incidents malheureux à Goma, où des manifestations étaient prévues, notamment contre la Monusco. Nous souhaitons donc attirer l’attention de tous sur le fait que nous traitons cette question au niveau diplomatique, et nous excluons fermement toute forme de violence à l’encontre de la force régionale « . 
Patrick Muyaya a également mis en garde contre toute tentative de récupération politique ou de menaces à l’encontre de certaines communautés en RDC. Il estime que cette campagne de désinformation vise à détourner l’attention du public des revers subis par les rebelles du M23 face aux Wazalendo.
Il a ajouté :  » Concernant la problématique des Wazalendo, il s’agit d’un concept englobant nos patriotes qui se battent pour la défense de notre patrie. La manipulation rwandaise habituelle essaie de convaincre l’opinion internationale qu’il y a des massacres commis contre la communauté Tutsi. Le gouvernement a une position claire à ce sujet : aucune forme de violence contre aucune de nos communautés n’est tolérée. Toutes les communautés congolaises sont touchées de la même manière, et cette campagne de manipulation vise principalement à désorienter l’opinion après les revers subis par nos compatriotes qui se battent pour défendre notre territoire. Cela ne doit en aucun cas justifier des actes de violence contre la force régionale « . 
Actuellement, le gouvernement accuse le M23, avec la complicité de la force régionale, de bloquer le processus de pré-cantonnement en maintenant le contrôle de points de communication stratégiques dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo, en violation des accords et des obligations convenus dans la feuille de route de Luanda.
Les violents affrontements entre groupes armés ont provoqué une intensification de la violence dans les territoires de Masisi et Rutshuru, situés dans la province du Nord-Kivu en RDC, depuis le 1er octobre. Au moins 20 civils ont perdu la vie, et plus de 30 autres ont été blessés, selon des sources humanitaires locales citées par le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA).
Le 8 octobre, les combats se sont intensifiés dans la région, opposant le M23 aux Wazalendo, touchant notamment la zone de santé de Mweso, ainsi que les zones de santé de Birambizo, Bambo et Tongo, dans le territoire de Rutshuru. Les principales routes ont été le théâtre de violences intenses.
La situation demeure tendue dans la région, avec des conséquences humanitaires graves pour les populations civiles. La décision de retrait de la force régionale de l’EAC d’ici le 8 décembre suscite des attentes quant aux prochaines étapes pour résoudre cette crise sécuritaire en RDC.

/actualité.cd