Dossier Gédéon Kyungu : une délégation « spéciale » dépêchée à Lubumbashi par Félix Tshisekedi

Une forte délégation mixte des membres du gouvernement, des officiers supérieurs de l’armée ainsi que des experts du ministère de la défense est arrivée ce samedi 04 avril 2020 dans la ville de Lubumbashi. Une urgence qui s’impose dans un contexte où l’espace aérien est fermé et Kinshasa isolé du reste des provinces du pays, pour stopper la propagation du coronavirus en RDC. Selon des informations recueillies auprès de certains membres de la délégation, l’équipe conduite par le ministre de l’intérieur, Gilbert Kankonde, a pour mission d’enquêter sur des cas d’insécurité à répétition dans le Haut-Katanga.

« Le Président de la République veut que le calme absolu règne dans cette partie du pays. Il ne veut plus entendre la population se plaindre suite à l’insécurité », explique notre source. Les délégués de Félix Tshisekedi vont particulièrement s’appesantir sur la récente incursion des maï-maï dits Bakata Katanga dans les villes et territoires du Haut-Katanga. Les hommes de Gédéon Kyungu avaient lancé des attaques simultanées le week-end dernier avant d’être repoussés par les Forces Armées de la RDC.

Au moins 32 personnes avaient trouvé la mort lors de ces affrontements dont des civils, selon un bilan général de l’ASBL Justicia, l’une des structures de la société civile. Exaspéré par cette insécurité cyclique, Félix Tshisekedi avait instruit le 30 mars dernier, les autorités militaires et policières à traquer et arrêter immédiatement Gédéon Kyungu, commandant en chef de ce groupe armé. Une décision contestée par quelqes élus du Grand-Katanga qui ont appelé le Chef de l’Etat à privilégier plutôt le dialogue.

Une réponse constatée à la demande du caucus des députés Katangais

Les affrontements du 28 mars dernier se sont passés d’une façon connue de tous. Les miliciens n’étaient pas armés, pour la plupart d’entre eux. Certaines sources précisent que des prisonniers évadés, en profitant de la situation, auraient été du nombre des victimes. Par conséquent, les forces de l’ordre ont tué des « innocents », comme les a qualifiées le caucus des députés du Haut-Katanga.

Dans leur déclaration, les élus avaient exigé « l’application des termes de négociation ayant abouti à la reddition de Gédéon Kyungu Mutanga et ses partisans, notamment la mise en œuvre du processus DDR ; qu’une enquête soit diligentée sur le massacre du 28 mars 2020 afin d’établir les responsabilités et sanctionner les vrais commanditaires ». Le caucus avait souligné qu’il resterait « vigilant contre toute pratique de nature à diviser et exterminer les katangais sous prétexte de lutter contre l’insécurité ». Des propos assez forts qui ont été rejoints par un autre caucus, cette fois-ci celui des députés du Tanganyika.

Les issues de l’enquête sont attendues. La délégation officielle devra, non seulement savoir où se cacherait Gédéon Kyungu, mais surtout connaître précisément : « qui a donné l’ordre de tirer sur les miliciens visiblement non armés ainsi que sur les civils ?  »

Lévi Kilungulungu, Glody Tholi / Acturdc.com

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