Déploiement des armées étrangères dans l’Est de la RDC: « Ces essais erreurs intempestifs et sans résultat probant placent le Président de la République dans l’obligation de remettre en question toute son approche de gouvernance » (Claudel Lubaya)

Le sommet extraordinaire de la troïka des organes de la SADC et de la Brigade d’intervention de la force (FIB) pays fournisseurs de troupes (TCC) tenu à Windhoek (Namibie) a autorisé l’envoie des troupes de la SADC en République Démocratique du Congo en vue de ramener la paix à l’Est et combattre les groupes armés. Cette nouvelle position de Kinshasa qui coïncide avec des critiques à l’endroit de la force régionale de l’EAC présente dans l’Est du pays ne cesse de susciter des réactions dans l’environnement sociopolitique congolais. 

Pour le député national Claudel Lubaya, l’ambiguïté persistante, mieux l’absence indéniable d’une ligne stratégique claire et d’objectifs politiques précis en matière de défense, sécurité et diplomatie porte gravement atteinte à la souveraineté de la RDC. 

« Les feuilletons Accords cachés avec Rwanda meilleur ami et allié inconditionnel -Accords cachés avec l’Ouganda – la proclamation de l’état de siège dans les Provinces de l’Ituri et du Nord- Kivu- La Mutualisation des forces FARDC-UPDF -L’Adhésion superflue à l’EAC – déploiement avec fracas de la force régionale avec mandat vague – Accords de Luanda – Pourparlers de Nairobi 1,2,3 – pourparlers de Bujumbura 1,2,3 – retour à la SADC – retrait éventuel Force régionale – sont l’illustration la plus tragique de l’échec politique et stratégique des choix aussi hasardeux que contradictoires les uns les autres, vendus à tour de bras comme des prouesses d’une diplomatie dite agissante aux limites inqualifiables et aux conséquences dévastatrices pour le pays » a-t-il déploré dans une déclaration intitulée « Diplomatie congolaise: sans remise en question, le pays s’enfonce » faite ce mercredi 10 mai 2023.

Ces “essais erreurs” d’après Lubaya, obligent Félix Tshisekedi à remettre en question sa gouvernance.

« Naturellement nuisibles au pays, ces essais erreurs intempestifs et sans résultat probant, placent le Président de la République dans l’obligation de remettre en question toute son approche de gouvernance dont les failles maintes fois dénoncées contribuent à l’affaissement du pays. Lui seul en porte la responsabilité sur pied des dispositions de l’article 74 de la Constitution », a-t-il indiqué.

La situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC peine à s’améliorer. La force régionale EACRF, créée en 2022 pour arrêter l’avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre, certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là. Depuis fin décembre 2022, la force régionale a cependant régulièrement affirmé avoir remplacé les rebelles dans cette zone.

Face à cette situation où les initiatives diplomatiques régionales à travers l’EAC peinent à donner des résultats sur terrain, Kinshasa s’est résolu de se tourner une fois de plus vers la SADC.

La SADC a une force déjà présente dans l’Est de la RDC mais sous la gestion de la Monusco. La Brigade d’intervention (FIB) composée de 3000 hommes déployée en 2013 est composée des troupes de la Tanzanie, d’Afrique du Sud et du Malawi. Cette Brigade constituée sur recommandation de la SADC pour combattre le M23 en son temps a fait montré son efficacité et la SADC appelle à pérenniser ses acquis.

Actualite.cd

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