La délégation envoyée de Kinshasa par le gouvernement central est à Lubumbashi depuis le 04 avril 2020. Une pléthore de membres, 80 personnes au total, qui ne réjouit ni la société civile ni les élus, moins encore la population locale. Ceux-ci craignent la propagation du coronavirus dans le Haut-Katanga et le Lualaba. La délégation venue mener les enquêtes sur le massacre du 28 mars dernier, se voit mal accueillie dans un contexte de l’état d’urgence sanitaire décrété par le Chef de l’Etat et l’isolement de la capitale Kinshasa pour stopper la propagation du coronavirus.
Des révélations honteuses
« Sur la liste des membres, on observe des généraux, des ministres, des dizaines d’inspecteurs généraux, des honorables députés en qualité de VPM INTERSEC, des auditeurs généraux, sans citer les chauffeurs. Bref, des gens qui n’ont rien à faire dans cette commission », se plaint Dominique Munongo Inamizi, députée nationale. Cette élue du territoire de Lubudi dans le Lualaba, renchérit que la présence massive de ces gens à Lubumbashi étonne plus d’un, jusqu’à la Présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda qui n’en revient pas de ce feuilleton. « Il y a un problème qui se prépare comme on l’a bien dit d’ailleurs. C’est à se demander s’il y a un plan », précise notre source qui ajoute qu’il y aurait des personnes ayant séjourné à Paris, capitale française, et qui font partie de la délégation.
Une autre source nous illustre notamment l’honorable Patricia Nseya Mulela qui reviendrait fraîchement de l’Europe. Ce qu’on retient aujourd’hui, plus de la moitié des contaminations au covid-19, sur un bilan total de plus de 1 200 000 cas dans le monde avec plus de 100 000 cas et près de 9000 morts rien qu’en France. Et les inquiétudes des congolais sur la présence de cette délégation de Kinshasa (qui a déjà enregistré 175 cas sur les 180 contaminations et 18 décès que compte la RDC), sont grandes.
Contactée au sujet de sa présence dans cette délégation, l’honorable Patricia Nseya dit « ne pas être la porte-parole de la commission pour répondre à ces questions ». Tous nos efforts auprès d’elle pour obtenir les contacts du porte-parole de la commission se sont avérés vains. Pour l’instant, ladite délégation continue les auditions des officiers de la PNC. Nous apprenons déjà des sources sûres que le commandant Anaclet Mwamini aurait été arrêté avec torture et serait détenu à Lubumbashi par la commission.
Une source militaire à Likasi confie à Actu RDC que ce commandant responsable de la Commune de Kikula est traité « d’incompétent ». Car, absent au moment de l’incursion et se trouvant au commissariat, il n’a pas averti les autorités à temps. C’est plutôt quelqu’un qui l’a fait à sa place.
Bin Dorhan/ Acturdc.com