Décès du général Delphin Kahimbi : Devait-on déjà rendre publique l’hypothèse de l’enquête ?

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A peine rentré au pays après son dernier séjour aux États-Unis d’Amérique, le président de la République, Félix Tshisekedi, a remis sur la sellette l’affaire du décès du général Delphin Kahimbi. D’ores et déjà, il évoque la thèse d’un suicide par pendaison. C’était au cours de la 24ème réunion du Conseil des ministres du 06 mars qu’il a présidée à la Cité de l’Union africaine. Mais pourquoi brandir les résultats de la mission onusienne au risque de conditionner le travail de la Justice militaire ?
Au sujet de l’enquête sur le décès du général Kahimbi, chef d’état-major adjoint des Forces armées de la RDC (FARDC) et chef des renseignements militaires, le chef de l’Etat a informé les membres du Conseil qu’il avait décidé de diligenter une enquête indépendante à l’initiative de la Monusco. “D’après les éléments d’info mis à la disposition du Chef de l’Etat, il s’avère qu’il s’agit d’une mort par pendaison”, a déclaré Jolino Makelele, ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement.
Néanmoins, on est encore loin de la conclusion définitive de l’enquête qui, selon le vœu du chef de l’Etat Félix Tshisekedi, doit se terminer rapidement, afin de soulager la famille éplorée.
PLUSIEURS QUESTIONS
A cette étape de l’enquête, bien des observateurs avertis n’ont pas tardé à réagir. Plusieurs questions assaillent leur esprit. Devrait-on déjà rendre publique l’hypothèse de l’enquête, à l’initiative de la Monusco soit-elle, alors qu’une structure nationale compétente mène une enquête qui n’a encore rien divulgué comme résultat ?
En outre, alors que des enquêtes sont en cours, pourquoi, a-t-on privilégié cette hypothèse parmi tant d’autres à ce stade? Si le chef de l’Etat tient à soulager rapidement la famille éprouvée, est-ce à mi-parcours de l’enquête ou plutôt à la fin ? A tout prendre, on estime que ce n’est pas opportun de le faire maintenant.
Par ailleurs, reconnaissant la compétence et l’expertise dont fait montre la Monusco, l’on se demande, cependant, pourquoi privilégier l’enquête menée par la Mission onusienne, étant donné que celle-ci devrait verser le résultat auquel elle a aboutirait à la structure officielle nationale. Il y va même, estime-t-on, de la souveraineté nationale que tous n’ont de cesse de revendiquer.

LE PAYS DISPOSE DE STRUCTURES APPROPRIEES

Puisque le pays dispose de structures appropriées, l’on se demande si, pour chercher à connaître les circonstances de la mort d’un officier du rang du général Delphin Kahimbi, il était indiqué de recourir à une structure ou une expertise extérieure ou étrangère pour une énigme que des ressources locales sont capables de résoudre ? Ne le fait-on pas déjà ? Poser la question, c’est y répondre à la fois.
Le pays dispose d’une instance nationale habilitée qui mène des enquêtes. Moralité, d’aucuns soutiennent que les Congolais devraient faire confiance à cette expertise nationale, au lieu de faire faire une autre enquête de manière parallèle.

ET SI L’ENQUETE EN COURS CONTREDISAIT LA MONUSCO ?

Il est clair que la démarche actuelle porte un risque évident : si l’enquête en cours venait à contredire la conclusion de la Monusco selon laquelle la mort de l’ancien chef de service de renseignements militaires congolais est consécutive à la pendaison. Là est donc une autre question.
Le général-major Delphin Kahimbi, est décédé vendredi 28 février 2020 à Kinshasa à la surprise générale. Les circonstances et les causes de sa mort restent encore inconnues à ce jour. Un jour avant son décès, ce haut responsable de l’armée congolaise était suspendu de ses fonctions le jeudi 27 février, pour selon certaines sources, “lourde faute administrative” et “absence prolongée”.
La suspension du général Delphin Kahimbi est intervenue après son interpellation le 20 février dernier par la Direction générale de migration (DGM), à l’aéroport international de Ndjili alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour l’Afrique du Sud. Il serait accusé par le Conseil national de sécurité de dissimulation des armes et de tentative de déstabilisation. Il est également soupçonné d’avoir “mis l’actuel gouvernement sous surveillance”.
Présenté comme un proche de l’ancien président Joseph Kabila, il a occupé la fonction de chef d’état-major adjoint des FARDC en charge de renseignements militaires pendant six ans. Auparavant, il avait été successivement commandant second en charge des opérations Kimya 2 au Sud-Kivu et commandant second en charge des opérations et renseignements de la 34e région militaire au Nord-Kivu.
Le corps du général Delphin Kahimbi est à la disposition de la justice militaire, a rassuré de son côté le porte-parole du gouvernement qui a déclaré que la police scientifique participait à l’enquête.
L’opinion tant nationale qu’internationale s’impatiente de connaître de quoi est mort ce grand chef militaire congolais.

Mediacongo.net/acturdc.com

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