Coronavirus : mesure de distanciation sociale, défis quotidien à Lubumbashi

Le Gouvernement congolais annonçait la prorogation de l’Etat d’urgence sanitaire vendredi 22 mai dernier. En acceptant de garder cette disposition, pour la troisième fois de suite, l’Etat montrait que la menace de la pandémie de la Covid-19 planait toujours sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo. Dans la presse, sur internet et d’autres supports médias, les autorités sanitaires répètent les gestes barrières à adopter pour se protéger et protéger les autres contre la pandémie mortelle. Dans la ville de Lubumbashi, difficile de tirer un bilan positif dans l’application de ces gestes barrières. L’une des mesures de protection consistant en une distanciation sociale d’au moins un mètre souffre d’une application effective. Tour d’horizon au sein de la population Lushoise.

Les mauvais élèves transport, marchés et cérémonies de funérailles

Lorsque la pandémie a été annoncée en RDC, particulièrement au Haut-Katanga, le secteur du transport en commun fut l’un des activités majeures concernées. Un taxi ne pouvait prendre que trois personnes, un bus, un minimum de dis personnes s’imposait. Quelques semaines plus tard, les chauffeurs ont repris leurs habitudes. Les clients sont de nouveaux embarqués à vingt dans un minibus Hiace, le taxi prend jusqu’à quatre personnes dans les directions des toutes les Communes. Difficile de respecter le mètre de distanciation salvateur.

Si le transport en commun est un mauvais exemple criant, les cérémonies des funérailles constituent des moments d’attroupement comme si de rien n’était. A la Morgue de la SNCC et celle de l’hôpital Jason Sendwe, des dizaines des groupes s’attroupent dans l’attente des corps. D’autres lieux, notamment les marchés, sont toujours aussi remplis et grouillent des mondes où l’instinct de la distanciation sociale semble ne jamais avoir été étendu. Les étalages dans le Marché Eureka, célèbre pour la vente des chaussures fripées, sont à moins d’un mètre entre commerçants, encore plus entre clients et commerçants ! On se bouscule, se tire par la main, on discute, on oublie la menace.

Dans Lubumbashi, entre obligation de sortir pour trouver son pain, d’autres couches de la population se serrent toujours comme au beau vieux temps : les cireurs de chaussures, les vendeurs de téléphone dans les magasins chinois, les réparateurs de téléphones à La Poste, les Lushois ne savent pas se mettre à distance. Mais pas tous ! Au milieu de ces foules, certains tentent de tenir compte de cette mesure.

Des efforts dans le Centre-Ville, des efforts à insuffisant ?

Certains grands magasins dans le Centre-ville tiennent strictement au suivi de la mesure de distanciation sociale. Un des exemples éloquents, c’est le Supermarché Jambo Mart. Sur place, avant d’entrer dans l’enceinte, les clients s’alignent, espacés, pour se laver les mains avant de passer l’un après l’autre devant la porte d’entrée où ils seront testés par le matériel de mesure de température.

D’autres endroits suivent le rythme. Au Shop du réseau Airtel, les gardiens dessinent des carrés espacés d’un mètre aux nombreux clients qui viennent y effectuer leurs opérations. Chez l’autre opérateur de téléphonie Vodacom, on a réduit et espacés les sièges, les clients doivent attendre dehors. Des exemples peu nombreux dans l’énorme ville cuprifère.

Librairies et centres culturels ont préférés ne pas ouvrir jusqu’à l’annonce de la mesure de deconfinement. Dans la ville de Lubumbashi, et ses périphéries, difficile donc de tirer des conclusions satisfaisantes sur le respect de la mesure de distanciation sociale. Certains tentent de garder à l’œil la disposition mais l’ensemble des Lushois ont semble-t-il oublié que la pandémie rode encore.

Iragi Elisha/Acturdc.com

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