Coronavirus : face à la hausse des cas, des appels à un confinement plus strict en France

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Le poids des images. Celle, par exemple, du marché parisien d’Aligre, bondé en ce dimanche 15 mars au matin. Des promeneurs qui flânent, des marchands ambulants… Comme si la veille au soir, le gouvernement n’avait pas solennellement demandé à chacun de limiter « à l’indispensable » ses sorties en raison de la progression du coronavirus. « C’est pour cela qu’il faut aller encore plus loin dans le confinement et envoyer ainsi un message clair à la population. Plus les mesures seront strictes, moins forte sera l’épidémie », insiste Marie-Paule Kieny, la virologue et directrice de recherches à l’Inserm qui s’est mise au vert pour montrer l’exemple.
Depuis dimanche, la voix de nombreux médecins s’élève en ce sens : on ne freinera pas le Covid-19 tant que des dispositions claires ne seront pas mises en œuvre. Car le coronavirus, qui doit son nom à sa tête couronnée d’épines, entend bien être roi dans l’Hexagone. Ce dimanche, on compte désormais 5423 cas en France et 127 morts, soit 29 de plus que samedi, selon les chiffres de Santé publique France.
Nos voisins italiens pleurent, eux, 368 nouveaux décès . Leur funeste record en une journée. L’Europe est devenu l’épicentre de l’épidémie partie de Chine.
Des effets non immédiats
Après la fermeture des établissements scolaires et universitaires à partir de lundi,
annoncée jeudi, l’interdiction des rassemblements de plus de cent personnes vendredi, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé samedi la fermeture de
tous les bars, cafés, restaurants et cinémas . S’est-il fié à un rapport des scientifiques qui conseillent l’Elysée? Selon une de leurs simulations, que
nos confrères du Monde se sont procurée, en « l’absence de mesures radicales de prévention et d’éloignement social », le scénario du pire était envisagé : « l’épidémie de Covid-19 pourrait provoquer, en France, jusqu’à 300 000 à 500 000 morts », écrit le journal en précisant bien qu’il s’agit là de la plus extrême des modélisations, réalisée avant la mise en place des mesures.

Mais à quoi sert un confinement ? « A ralentir la progression pandémique, à étaler l’utilisation de nos capacités médicales qui ne sont pas faites pour une telle explosion de cas et à réduire le taux de contamination », nous expliquait ce samedi Alain Bauer, spécialiste en gestion de crise. Avec des effets immédiats? Non, répond Jean-Stéphane Dhersin, expert de la modélisation des épidémies : « Les Français se disent : O n nous contraint, donc il faut des résultats. Or, dans les prochains jours, les cas vont continuer d’augmenter rapidement. Cela est logique. Les effets des mesures se feront sentir, mais pas avant une, voire deux semaines. Il faut être patient. »

Acturdc.com

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