Coopération militaire : des militaires rd-congolais en formation commando à l’abandon en Angleterre ?

Date

L’information nous a été livrée par une source militaire anglaise qui s’inquiète de la situation que mènent 273 jeunes militaires congolais, sous-officiers, envoyés au Royaume-Uni pour y suivre une formation commando.

Selon cette source, ces 273 jeunes militaires congolais, de moins de 22 ans d’âge, sont arrivés au Royaume-Uni en septembre 2021. Mais ils n’avaient pas pu débuter leur formation en raison des mesures de restrictions liées à la crise du Covid-19 qui étaient appliquées avec rigueur dans les casernes militaires britanniques.

Ce n’est qu’à partir de janvier 2022 ces militaires congolais ont débuté leur formation au The Commando Training centre Royal Marines Lympstone (CTCRM), le principal centre de formation des Royal Marines britanniques. Basé à Lympstone dans le Devon, le CTCRM sélectionne et forme tous les officiers, recrues et réserves des Royal Marines. Le CTCRM est unique en ce sens qu’il fournit également toute la formation de commandement des sous-officiers (NCO) ainsi que la formation de 70% de tous les spécialistes des Royal Marines. IIs ont commencé leur programme de formation par suivre des cours d’apprentissage d’anglais pendant trois mois avant de poursuivre le module de formation commando.

Ces militaires congolais ont été envoyés dans le cadre de la coopération militaire bilatérale avec la Grande-Bretagne, mais sans être pris en charge par le gouvernement congolais qui les a pratiquement oubliés alors qu’ils sont sur le point de terminer leur formation. Pendant tout ce temps, ils n’avaient pratiquement aucun contact avec l’ambassade de la RDC au Royaume-Uni ni aucun contact avec la Direction des relations extérieurs du ministère de la Défense de la RDC. Ces jeunes soldats ne reçoivent pas leurs soldes militaires depuis quatre mois et vivent avec le strict minimum que leur offre l’armée britannique.

Aux dernières nouvelles, ils ont été reçus en début de semaine par l’ambassadeur congolais à Londres sans toutefois solutionner leur situation pécuniaire.

Un gâchis alors que le pays est en guerre et a besoin d’un personnel militaire qualifié

La RDC est actuellement confrontée à une intensification de la crise sécuritaire à l’est marquée par l’inefficacité des FARDC sur le front et l’occupation de Bunagana par le M23 appuyé par l’armée rwandaise. La réforme de l’armée, selon une source de l’état-major général des FARDC, est au point mort, faute de volonté politique. Les compétences des militaires restent insuffisantes, le commandement militaire est peu formé et défaillant. Le niveau de formation militaire est au rabais depuis la fin des projets de L’EUSEC-RDC dans le cadre de la réforme de l’armée, financés par l’UE.

A l’instar de l’Ukraine, un autre pays en guerre dont un groupe de soldats ukrainiens est formée par l’armée britannique dans le cadre du soutien de Londres à Kiev, ce type de formation devrait inciter les autorités congolaises à y accorder une attention particulière dans la perspective de la montée en puissance de l’armée congolaise. L’abandon de ces jeunes futurs commandos pourrait les pousser à la désertion. Ce qui serait une grande perte alors que Les FARDC sont actuellement et particulièrement faibles sur le plan opérationnel. Un grand nombre d’officiers et sous-officiers les plus professionnels ou compétents formés à l’époque des FAZ sont vieillissants. D’autres sont non utilisés pour des raisons politiciennes ; d’autres encore préretraités, morts ou partis en exil.

Il y a donc nécessité de former les officiers et les sous-officiers en vue de combler les lacunes de compétences en matière de commandement, de management et de tactique au combat. La catégorie de sous-officier est souvent négligée en Afrique. Pourtant, ce sont les sous-officiers qui forment la base d’une armée et qui sont les vrais techniciens de l’armée. D’où l’importance d’élaborer une politique générale de formation, d’encadrement et de gestion du personnel conjointement avec une politique de sélection et de promotion objective, non clientéliste et non ethnique. Il faudrait également élaborer des tableaux organiques des unités, des troupes, du personnel et des services militaires pour permettre une vue d’ensemble de l’armée afin de bien assurer leur suivi.Afridesk exhorte les autorités congolaises à se saisir de la situation de ces jeunes commandos pour leur permettre de terminer correctement leur formation et de rentrer et servir leur patrie pour laquelle ils ont prêté serment de sacrifier leur vie./mediascongo.net

Derniers Articles

Nous suivre

146,200FansJ'aime
13,987SuiveursSuivre
7,500SuiveursSuivre
8,524AbonnésS'abonner