“Notre intérêt à nous, n’est pas de tuer de banques, parce que quand on tue une banque, on tue les épargnants. Ce n’est pas responsable, ce n’est pas protéger l’intérêt général que de précipiter la chute d’une banque comme cela a été fait par nos prédécesseurs avec la BIAC”, déclare le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, dans l’émission FACE-À-FACE de TOP CONGO FM, à propos de la filiale Congolaise de la Banque Gabonaise et Française internationale (BGFI-RDC), suite aux révélations de ce paiement de 43 millions de dollars de la Banque centrale à l’Entreprise générale d’alimentation (Égal) via cette banque panafricaine, du reste qualifié de “détournement de fonds publics” par un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF).
Par ailleurs, “ce dossier n’est pas nouveau pour nous”, tient à préciser le ministre. “J’ai déjà rencontré la (Banque en question) qui a donné son engagement à rembourser cet argent”, affirme-t-il.
La BGFI a changé
“Après tout, quand on sanctionne, c’est pour changer. Eh bien, ça fait longtemps, plus de 2 ans, presque 3 ans que la BGFI s’est engagée à changer. Ils ont changé leur direction ici à Kinshasa. Ils ont nommé une Congolaise brillante Mme Madeleine Ngoy qui a nettoyé la situation de la BGFI pour la rendre propre et presentable”, explique Nicolas Kazadi qui prend, littéralement, fait et cause pour cette institution financière.
En cause, “il s’agit d’un grand groupe d’Afrique centrale”, indique-t-il.
“Le total de son bilan équivaut à peu près au total du bilan de toutes les banques qui interviennent en RDC. Donc, ce n’est pas un petit groupe, ce n’est pas pour 40 ou 100 millions de dollars que le groupe BGFI va être en difficulté”, assure le Ministre du haut de sonpassé de banquier.
“Mais ce qui était répréhensible, ce que ce groupe se soit laissé entraîner par des pratiques liées à un contexte politique donné. Mais dès lors que le groupe a tout fait pour sortir de cette pratique, nous ne pouvons qu’accompagner positivement cette mutation sans préjuger de ce que la justice pourra décider de faire des individus. Si la justice veut les poursuivre, qu’elle le fasse”, lance-t-il.
Et d’insister : “le système que nous voulons protéger, au bénéfice du plus grand nombre, ce que les banques qui agissent positivement, soient protégées parce qu’elles ont derrière elles, l’épargne des citoyens et des entreprises”.
Leçons à retenir
Au demeurant, dans ce dossier “Congo Hold-Up, “la plus grande leçon, c’est que nous avons à être sérieux”, pointe Nicolas Kazadi.
“Quand nous ne le faisons pas, il arrive d’être livré en spectacle par des médias étrangers, un groupe de gens de la société civile qui viennent, questionnent des ministres, qui donnent des ultimatums aux ministres pour répondre à des questionnaires sur des situations qui concernent notre pays”, regrette-t-il.
“Pour éviter ce type d’humiliation, il faut que nous soyons sérieux entre nous parce que ces medias sont une force, un soft power, lorsqu’ils font une campagne pareille, c’est l’image du pays qui est dans la rue. Donc, nous avons intérêt à ne pas retomber dans ces choses”, exhorte l’ancien ambassadeur itinérant de Félix Tshisekedi.
“C’est une leçon pour ceux qui nous ont précédé, mais pour nous également. Je ne peux pas accepter que nos efforts de lutte contre la corruption qui sont réels et puissants et qui se font dans un cadre bilatéral ou multilatéral soient conduits par un média étranger. C’est quelque part gênant”, lâche-t-il enfin.
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