Lors de son intervention devant le Conseil de sécurité de l’ONU, jeudi 28 septembre à New York, le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula a accusé le Rwanda de renforcer ses troupes dans l’Est de la RDC.
« A ce jour, le Rwanda renforce ses troupes dans l’est de la RDC. Hier, un hélicoptère de l’armée rwandaise a atterri à Rumangabo. Rumangabo, c’est au Congo, annoncé Christophe Lutundula.
Il a accusé le M23 de refuser le pré-cantonnement au camp de Rumangabo, le désarmement et le cantonnement dans le site aménagé dans la province du Maniema, son retour au processus de Nairobi et l’intégration de ses membres au Programme de désarmement, démobilisation et relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S).
Processus totalement bloqué par le Rwanda
« Pour tout dire, le processus de règlement de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC et dans la région des Grands lacs est aujourd’hui dans l’impasse et totalement bloqué par le Rwanda et le M23», dixit Lutundula.
Ce que d’aucuns considèrent à tort comme une accalmie, selon lui, comme un cessez-le-feu n’est en réalité qu’un simulacre de cessation des hostilités de la part du M23 et de son géniteur, le Rwanda, mieux, un (alibi) qui leur permet de consolider l’occupation congolaise du Nord-Kivu par l’armée rwandaise et la tentative de partition de notre pays.
Réagissant aux propos du représentant du Rwanda, Christophe Lutundula a par ailleurs demandé qu’un « mécanisme soit mis en place pour aller déloger ces fameux FDLR », pour élaguer l’alibi maintes fois avancé par le Rwanda pour justifier sa présence militaire en RDC.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie congolaise a réitéré la demande du Gouvernement d’un retrait accéléré de la MONUSCO, à partir de décembre 2023:
« Afin d’éviter à tourner à rond, alors que la gravité de la situation exige célérité et efficacité dans l’action, notre Gouvernement a opté pour l’accélération du retrait de la MONUSCO, en ramenant le démarrage de ce retrait progressif, je dis bien progressif, ordonné, responsable et durable de la fin de l’année 2024 à celle de l’année 2023 en cours. Je voudrais insister, mesdames et messieurs, les membres du Conseil qu’on ne doit pas confondre accélération avec précipitation. Non ».
Pour le Gouvernement congolais, « il ne s’agit pas d’une simple reconfiguration de la MONUSCO, pour avoir une sorte de MONUSCO-Bis. Ça ne serait pas une erreur, mais une faute ».
Il n’y a pas moyen plus sur de protéger la population civile que mettre fin à la guerre, soutient le ministre congolais des Affaires étrangères.
Il est temps que les Nations unis tirent les leçons de ses interventions en Afrique, a-t-il poursuivi./radiookapi.net