L’entrée glorieuse de l’ancien vice-président de la République à l’Union sacrée inquièterait certains faucons politiques de la République qui digèreraient fadement le rapprochement entre Jean-Pierre Bemba et Félix Tshisekedi. Deux leaders qui ont appris à marcher ensemble pour deux quinquennats politiques afin de faire de la RDC une destination de rêve.
Tout commence par une phrase de trop qui s’est greffée dans un article paru dans le magazine Jeune Afrique affirmant que le vice-Premier ministre, ministre de la Défense, aurait tenu des propos “moqueurs à l’endroit de l’entourage politique du président de la République”. Ce mensonge politique puissamment pris en charge par des diffuseurs sociaux n’a pas heurté, selon diverses sources, la constante confiance de Félix Tshisekedi à l’égard de Bemba.
Nous avons été surpris de voir toute la toile s’enflammer d’une grossièreté. Aucune raison ne viendra ébranler l’alliance du président Jean-Pierre avec le chef de l’État”, explique modestement un proche du chairman (Bemba). Des assurances qui n’endormissent pas pour autant un autre camp du soutien de JP Bemba. Comme ce fidèle cadre du MLC (Mouvement de Libération du Congo) qui se veut plutôt prudent au regard des enjeux politiques en confrontation en République démocratique du Congo.
“Nous avons pris toutes nos dispositions pour que la prochaine fois, en cas d’un autre lapsus médiatique du genre, nous puissions recourir à la bonne défense contre ceux ou celles qui tenteront de nous mettre en difficulté de collaboration sincère avec le commandant suprême”, a-t-il confié sous couvert d’anonymat.Loyal et respectueux de ses engagements
Depuis son avènement à la tête du ministère de la Défense, Bemba cravache pour remettre de l’ordre dans son secteur. Il n’a rien bousculé, même pas dans son cabinet. Seulement, il cherche à rétablir la discipline et l’observance des règles républicaines. Il en sera ainsi dans tous les départements qui relèvent de son ministère. Apparemment, la tâche sera ardue. Depuis qu’il verrouille en voulant remettre de l’ordre dans la maison, le leader du MLC est subitement attaqué dans les réseaux sociaux. Des esprits méchants tentent de l’opposer au chef de l’État. On lui prête toutes sortes de mauvaise intention.
“Pourtant, il n’y a rien du tout. Il s’agit tout simplement d’une manifestation de la peur de ceux qui veulent perpétuer le désordre”, souffle-t-on dans son entourage. Bemba est un républicain qui n’a pas besoin de pourrir la situation. D’ailleurs, il a mis son égo de côté. Sa seule ambition est d’aider le chef à imposer la paix dans les régions troublées du pays. Depuis qu’il est à ses côtés, il refuse de lui faire ombrage, car il lui voue une grande considération. Respectueux du deal, il ne sera pas non plus candidat à la présidentielle de décembre 2023 malgré que ses détracteurs font une mauvaise propagande pour espérer jeter le froid entre lui et le président de la République. Bemba se prépare à battre campagne pour Félix Tshisekedi comme il l’a clairement annoncé au stade des Martyrs
En quoi la présence de Bemba au gouvernement choque-t-elle ?
Si le vice-Premier ministre, ministre de la Défense, a superficiellement arrondi les angles avec l’ensemble des leaders équatoriens de l’Union sacrée, son retour aux affaires n’est forcément pas une bonne nouvelle pour d’autres grands gabarits de la scène politique au niveau tant national qu’international. Populaire et expérimenté dans le domaine qui lui est confié, d’aucuns y verraient un retour en force d’un acteur politique dont certains semblaient ignorer l’efficacité. D’après diverses sources, un laboratoire aurait été mis en marche pour saper son image et créer un climat de méfiance entre le VPM et le chef de l’État. “Tout ça dans le but d’affaiblir le pouvoir de Félix Tshisekedi face au travail que fait Jean-Pierre Bemba Gombo dans le sens du rétablissement de la sécurité dans le pays”, explique un haut placé de la République originaire de l’Équateur. Certaines officines seraient actuellement en train de monter une autre stratégie tendant à faire porter au ministre de la Défense l’illusoire projet d’un prétendu coup d’État contre Félix Tshisekedi, renseignent d’autres sources qu’Ouragan n’a pas été en mesure de vérifier. “Il faut comprendre que tous les réseaux mafieux sont mécontents de l’élévation et surtout des premières traces de prestation politique du VPM (vice-Premier ministre) aux côtés du Premier ministre Sama Lukonde”, commente un membre du cabinet de Jean-Pierre Bemba. Homme de principe et de conviction, Bemba est connu pour son caractère conciliant. Envers Félix Tshisekedi, JPB a promis un soutien sans faille. Au point de mouiller la chemise dans toutes les provinces du pays. Le complot remonterait à la dernière sortie de Bemba lors du lancement officiel de la plateforme politique et électorale Union sacrée de la nation (USN) au stade le 29 avril dernier, où le leader du MLC avait clairement désigné Félix Tshisekedi comme son candidat à la prochaine présidentielle.
Tous ont maintenant monté leurs laboratoires. C’est un petit jeu. Mais, ils doivent savoir que Bemba n’a aucune idée dans sa tête de détruire le président de la République, ni son entourage. Il est plutôt déterminé à l’appuyer pour ramener la paix effective. Tous ces petits montages éhontés ne vont pas ébranler la détermination du chairman, fait observer la même source.
Bemba et la défense nationale
Sa parfaite maîtrise de la partie est de la RDC, en plus de Kinshasa et du grand Équateur, fait de l’ancien chef de guerre un ministre suffisamment rodé aux questions de défense de la République. Comme chef rebelle de l’époque, Jean-Pierre Bemba dirigea le Front de libération du Congo qui comprenait en son sein le RCD/K-ML de Mbusa Nyamwisi redevenu collègue de Bemba au gouvernement, occupant le fauteuil de la Coopération régionale. C’est à la suite de la fusion de deux mouvements politico-militaires, le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba et le Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani/Mouvement de libération (RCD-K/ML) du professeur Ernest Wamba Dia Wamba, qu’une nouvelle plateforme politico-militaire fut créée le 16 janvier 2001 dénommée Front de libération du Congo (FLC).
Par consensus, Jean-Pierre Bemba fut désigné président (chairman) du FLC, le professeur Ernest Wamba, président du congrès et Mbusa Nyamwisi, coordonnateur du comité exécutif du FLC. Jean-Pierre Bemba installa son état-major politique et militaire à Beni, dans la concession ENRA, une usine de bois, appartenant à son père Jeannot Bemba; alors que Mbusa Nyamwisi, de son côté, décide d’aller en Afrique du Sud pour des raisons de santé. Bemba était un leader charismatique et fort dont l’autorité impactait facilement le commandement militaire ougandais dirigé par l’ancien colonel Padiri. L’ex-détenu de la CPI contrôlait ainsi de vastes pans du territoire jusqu’à l’Équateur. La guerre, il la connaît. Ses conséquences aussi. Raisons pour laquelle il fera, selon un général à la retraite sans doute, mieux que ses prédécesseurs à ce portefeuille éminemment stratégique./mediascongo.net