L’avenir du pays est entre vos mains, a dit François aux jeunes Congolais et catéchistes réunis jeudi 2 février dans le stade des Martyrs de la Pentecôte de Kinshasa, avant de leur proposer cinq ingrédients, comme les cinq doigts de la main, pour construire le futur de la RDC.
«Tu es une richesse unique, inégalable et incomparable. Personne dans l’histoire ne peut te remplacer», a d’abord dit François aux plus de 65 000 jeunes et catéchistes rassemblés dans un stade qui a d’abord fait honneur au Saint-Père avec des chants et danses festifs. «Tu peux serrer la main et la fermer, elle devient un poing: ou bien tu peux l’ouvrir et la rendre disponible pour Dieu et les autres», a dit François à la foule, accompagnant ses propos d’une démonstration par le geste, faire le choix d’Abel ou celui Caïn.
Pour que l’avenir naisse entre les mains des jeunes, le Souverain pontife leur a distillé cinq ingrédients, comme les cinq doigts de la main. En RDC, 60% de la population a moins de 20 ans.
Le pouce est le doigt le plus proche du cœur, il «correspond à la prière qui fait palpiter la vie», a développé François. La prière est un ingrédient fondamental, «c‘est comme un arbre déraciné: même s’il est grand et vigoureux, il ne tient pas debout tout seul.» La prière est l’eau de l’âme, «elle est humble, on ne la voit pas mais elle donne la vie.»
Mais il faut que cette prière soit vivante, a précisé le successeur de Pierre à la foule d’un pays rongé par les guerre: «ne te tourne pas vers Jésus comme s’il était un être lointain et distant dont on a peur, mais plutôt l’ami le plus grand qui a donné sa vie pour toi. Il te connaît, il croit en toi et t’aime, toujours.»
Chaque jour, a invité François, il faut lever les mains et bénir Dieu, «parle-lui de ton quartier, de tes voisins, de tes professeurs, de tes compagnons, de tes amis et collègues ; de ton pays. Dieu aime cette prière vivante, concrète, faite avec le cœur», a-t-il conseillé, avant de poser aux jeunes et catéchistes une question: «voulez-vous choisir la prière comme votre secret, comme l’eau de votre âme, comme la seule arme que vous devez porter sur vous, comme votre compagne quotidienne de voyage?»
Avec les jeunes Congolais, François exhorte à rejeter la corruption
L’avenir du pays est entre vos mains, a dit François aux jeunes Congolais et catéchistes réunis jeudi 2 février dans le stade des Martyrs de la Pentecôte de Kinshasa, avant de leur proposer cinq ingrédients, comme les cinq doigts de la main, pour construire le futur de la RDC.
Le pouce pour la prière
Le pouce est le doigt le plus proche du cœur, il «correspond à la prière qui fait palpiter la vie», a développé François. La prière est un ingrédient fondamental, «c‘est comme un arbre déraciné: même s’il est grand et vigoureux, il ne tient pas debout tout seul.» La prière est l’eau de l’âme, «elle est humble, on ne la voit pas mais elle donne la vie.»
Mais il faut que cette prière soit vivante, a précisé le successeur de Pierre à la foule d’un pays rongé par les guerre: «ne te tourne pas vers Jésus comme s’il était un être lointain et distant dont on a peur, mais plutôt l’ami le plus grand qui a donné sa vie pour toi. Il te connaît, il croit en toi et t’aime, toujours.»
Chaque jour, a invité François, il faut lever les mains et bénir Dieu, «parle-lui de ton quartier, de tes voisins, de tes professeurs, de tes compagnons, de tes amis et collègues ; de ton pays. Dieu aime cette prière vivante, concrète, faite avec le cœur», a-t-il conseillé, avant de poser aux jeunes et catéchistes une question: «voulez-vous choisir la prière comme votre secret, comme l’eau de votre âme, comme la seule arme que vous devez porter sur vous, comme votre compagne quotidienne de voyage?»
L’index est quant à lui le doigt qui montre quelque chose aux autres, il représente la communauté: «mes amis, ne laissez pas votre jeunesse être gâchée par la solitude et la fermeture», a supplié François, au contraire, «pensez toujours à vous ensemble et vous serez heureux, car la communauté est la voie pour vivre en harmonie avec soi-même, pour être fidèle à sa vocation.»
Certains choix individualistes peuvent sembler attrayant au début, a-t-il concédé, comme la drogue, la dépendance à l’occultisme et à la sorcellerie: «ne vous laissez pas fasciner par de faux paradis égoïstes, construits sur les apparences, l’argent facile ou sur une religiosité déformée.»
Attention à la tentation de désigner quelqu’un du doigt, a continué le Saint-Père, attention à ne pas «exclure l’autre parce qu’il est d’une origine différente de la vôtre; au régionalisme, au tribalisme qui semblent vous renforcer dans votre groupe mais qui sont au contraire la négation de la communauté.» Des mots qui font écho aux violences entre communautés, notamment dans l’Est congolais, empêtré dans la guerre du Kivu depuis 2004. «As-tu déjà parlé à des personnes d’autres groupes, ou es-tu toujours resté enfermé dans le tien ? As-tu jamais écouté les histoires des autres, t’es-tu approché de leurs souffrances ?», a demandé le Pape. Car bien sûr, il est plus facile de condamner quelqu’un que de le comprendre, «mais le chemin que Dieu indique pour construire un monde meilleur passe par l’autre, par l’ensemble, par la communauté.»
Attention également à la virtualité, a répété François. «La vie ne se touche pas avec un doigt sur l’écran», «rien ni personne ne peut remplacer la force du fait d’être ensemble, la lumière des yeux, la joie du partage !» À ce moment-là, les chœurs ont entonné un alléluia repris par la foule de dizaine de milliers de personnes. «Vous avez vu comme il est beau de faire communauté ?», a-t-il ensuite lancé en souriant. «Tu appartiens à une histoire plus grande qui t’appelle à être acteur: créateur de communion, champion de la fraternité, rêveur indomptable d’un monde plus uni.»
Dans cette grande aventure pour créer une communauté, les jeunes ne sont pas seuls leur a-t-il expliqué, l’Église est à leurs côtés.
Vient ensuite le doigt central, qui s’élève au-dessus des autres, comme pour rappeler une chose indispensable: l’honnêteté. «C’est l’ingrédient fondamental pour un avenir à la hauteurs de vos attentes».
Le contraire de l’honnêteté est la corruption, a expliqué le Pape, alors que le RDC est l’un des pays les plus corrompus au monde, au 166e rang sur 180 pays dans l’indice de Transparency international sur la corruption. «Tous ensemble, nous disons ‘’pas de corruption’’», a fait répéter François à la foule, suscitant une ola. «Ça me plait cette chanson, vous êtes bons», a-t-il dit en souriant, interrompant son discours pour laisser la foule clamer pendant plusieurs minutes.
Nombreux sont les jeunes Congolais qui s’opposent à la corruption qui rongent leur pays, à l’image du témoignage conté ensuite par le Pape; celui de Floribert Bwana Chui, tué il y a quinze ans à Goma à l’âge de 26 ans pour avoir bloqué le passage de denrées alimentaires avariées qui auraient porté atteinte à la santé des gens. «Il aurait pu laisser faire, personne ne l’aurait découvert, et il aurait en plus gagné. Mais, en tant que chrétien, il a prié, pensé aux autres et choisi d’être honnête en disant non à la saleté de la corruption», a-t-il raconté. «Cela, c’est garder les mains propres alors que les mains qui trafiquent de l’argent sont ensanglantées.»
Si quelqu’un tend une enveloppe, «ne tombe pas dans le piège, ne te laisse pas tromper, ne te laisse pas engloutir dans le marais du mal», a insisté François, disant «non» avec son index.
«Maintenant, nous prenons le quatrième doigt», l’annulaire, celui où se portent les alliances, qui «est aussi le doigt le plus faible, celui qui a le plus de mal à se lever.» L’annulaire rappelle ainsi que les grands objectifs de la vie, l’amour avant tout, passent par des fragilités, des efforts et des difficultés.
«Mais, dans nos fragilités, dans les crises, quelle est la force qui nous fait avancer ? Le pardon» a expliqué François, avant de demander une faveur à la foule: une minute de silence pour penser aux personnes qui les ont offensés et leur accorder leur pardon.
Le petit doigt est enfin celui du service. «Celui qui sert se fait petit; comme une graine minuscule qui semble disparaître dans la terre mais qui, au contraire, porte du fruit.»
«Mes chers amis, a finalement conclu François, ne vous découragez jamais», «et quand vous serez découragé, prenez l’Evangile, regardez Jésus, il vous donnera la force», puis de lancer en français: «que le Seigneur vous bénisse !» et de réciter le Notre Père, toujours en français, avant que la fête ne reprenne le dessus dans le stade des Martyrs de la Pentecôte./mediascongo.net