Adolphe Muzito, Premier Ministre honoraire de la République Démocratique du Congo (RDC), a indiqué que le pays pourrait réaliser des recettes additionnelles internes (non prévues dans les prévisions budgétaires de cette année) allant de 4 à 5 milliards de dollars américains au cours de l’exercice budgétaire 2022.
Il l’a fait savoir sur les ondes de la radio Top Congo, au cours d’une émission tenue le jeudi dernier.
En sa qualité d’économiste avisé, le Président du parti politique Nouvel Élan et membre de la coalition LAMUKA, Adolphe Muzito, estime que « le budget annuel de la République Démocratique du Congo, du point de vue de ses recettes internes, pourrait passer de 7,3 milliards USD à plus au moins 11 ou 12 milliards de dollars américains au cours de l’exercice 2022 ».
À la même occasion au micro de la radio précitée, cet acteur politique a révélé que les recettes réalisées par les régies financières au mois d’avril sont chiffrées à près de deux (2) milliards de dollars(USD) contre 1,7 milliard USD annoncé par le Gouvernement congolais.
D’après lui, une partie de ces recettes n’ont pas été reprises pour le mois d’avril bien que déclarées et payées par un contribuable. Il attribue cela à la lourdeur des opérations à la Banque Centrale du Congo(BCC).
« Il y a une partie des recettes qui venait d’entrer dans l’escarcelle de l’administration de la Direction Générale des Impôts (DGI), qui est venue d’un contribuable qui a décalé et payé au mois d’avril dernier, qui malheureusement, la procédure au niveau de la Banque Centrale du Congo (BCC) a été d’autant plus longue que l’imputation devrait se faire au cours du mois prochain. », a dit Adolphe Muzito.
Au vu de ces performances historiques comme soulèvent le gouvernement congolais, Adolphe Muzito demande au Gouvernement de soumettre à l’autorité budgétaire de la RDC un nouveau cadre macroéconomique pour une répartition transparente et équitable de ces recettes additionnelles.
Pour lui, il serait plus noble de tabler sur les réalisations des assignations internes plutôt que les prévisions budgétaires de recettes externes qui, selon lui, ne font pas souvent l’objet d’exécution.
Par ailleurs, l’ancien premier ministre sous l’ère Kabila, déplore le fait que le Gouvernement congolais n’ait pas fourni des explications de différents mécanismes mis en place notamment la digitalisation pour cette hausse des recettes internes.
Il souhaite que le Gouvernement indique d’une manière claire la part récoltée sur le paiement du Solde de l’Impôt sur les Bénéfices et Profits ; le paiement des Superprofits et la contribution dans la mobilisation des recettes de la digitalisation par le Logiciel Isys-Régies.
Notons que, dans ses explications devant les membres du Gouvernement, lors de la dernière réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, l’Argentier national, Nicolas Kazadi, avait justifié cet accroissement des recettes du mois d’avril par quatre facteurs ci-dessous :
– L’échéance fiscale d’avril consacrée au paiement du Solde de l’Impôt sur les Bénéfices et Profits ;
– L’envolée des cours des matières premières à l’international (cuivre et cobalt) entraînant des retombées positives sur les chiffres d’affaires des entreprises minières ;
– Le paiement des Superprofits, une première depuis l’application du nouveau Code Minier ;
– Et la digitalisation par le Logiciel Isys-Régies qui a consacré l’augmentation des recettes de l’ordre de 50% dans 19 provinces et de 100% dans celles placées sous état de siège.
Pour rappel, en avril 2022, les recettes mobilisées par les services d’assiettes congolais sont évaluées à hauteur de 3 429 milliards de Francs congolais soit 1,7 milliards de dollars américains représentant un taux de réalisation des assignations de l’ordre de 188% .