L’escalade verbale entre des extrémistes de certaines composantes au sein de l’Union sacrée de la Nation risque de compliquer la collaboration au sein de cette nouvelle coalition.
C’est à peine croyable. Alors que le premier gouvernement Sama Lukonde est sur le point de voir le jour, des membres de la nouvelle coalition s’empoignent au vu et au su de tout le monde, sans gêne. Une situation qui risque de porter déjà préjudice au climat de confiance et de collaboration que le nouveau Premier ministre entend faire régner au sein du nouvel exécutif national attendu.
Certains partenaires réunis au sein de cette méga plateforme politique pour ” sauver la République démocratique du Congo du chaos “, se prennent mutuellement pour cibles en se lançant des invectives par des extrémistes interposés, recrutés parmi des acteurs politiques, communicateurs ou encore journalistes qui envahissent des médias.
Ces extrémistes manipulés pour le besoin de la cause vont jusqu’à se donner des coups au bas de la ceinture, se promettent l’enfer sur terre, tout en brandissant des menaces. Les uns accusent les autres de bloquer la sortie du gouvernement, d’usurper la nationalité congolaise… tandis que d’autres mettent leurs partenaires en garde au cas où ils s’attaquaient encore à leur leader. “Osez encore une fois, nous allons vous corriger sévèrement “, préviennent-ils.
Un coup à la cohésion du Gouvernement attendu
Tout ce spectacle désolant se produit alors que le gouvernement de l’Union sacrée de la Nation que dirigera Jean-Michel Sama Lukonde n’a pas encore vu le jour, même si le décor a déjà été planté à l’Assemblée nationale et au Sénat, avec le basculement de la majorité et l’élection de Christophe Mboso et Modeste Bahati au perchoir des deux chambres du Parlement.
Ces partenaires censés faire oublier l’ancienne coalition FCC – CACH se trompent curieusement d’adversaires. Pourtant, leur ennemi commun devrait plutôt être la souffrance de la population, un fléau à élaguer à tout prix pour le bien-être du peuple congolais. Ils devraient plutôt s’attaquer à l’insécurité à l’Est, au manque d’eau potable dans plusieurs contrées du territoire national, à l’absence de l’électricité, au délabrement des routes à travers le pays, à l’effritement du pouvoir d’achat de la population suite à l’instabilité de la monnaie nationale face à la devise étrangère, et à bien d’autres maux.
Pour y parvenir, le plus important serait de se surpasser, se sacrifier, pour mettre sur pied le gouvernement. Mais voilà qu’aujourd’hui, 50 jours après la nomination du Premier ministre, ce dernier n’arrive pas à publier son équipe. Des caprices politiques des uns et des autres l’empêchent de démarrer le travail et matérialiser la vision du chef de l’Etat qui lui a déjà donné des orientations.
Ce qui inquiète le plus, c’est le fait qu’au sein de certaines formations politiques membres de l’Union sacrée de la Nation, les bases de quelques composantes s’attaquent ouvertement à leurs propres dirigeants sur la place publique. Alors que certains problèmes méritent d’être traités à l’interne, loin des caméras.
L’Opposition se frotte les mains
Dans cette cacophonie, face à l’opinion tant nationale qu’internationale, l’Union sacrée semble jouer à la fois le rôle du pouvoir et de l’Opposition. Ce spectacle désolant fait l’affaire de l’Opposition incarnée par Lamuka et le FCC qui se frottent les mains et observent, sans nul doute, ce spectacle désolant avec un sourire. Surtout quand on sait qu’un cadre de l’Opposition avait prédit l’échec de cette nouvelle coalition : ” Ils ne s’entendront jamais ceux-là : “, avait-il déclaré. Les faits semblent déjà lui donner raison.
Au Front Commun pour le Congo qui est en chute libre depuis la fin de la coalition avec le CACH et la naissance de l’Union sacrée, on se frotte aussi les mains : ” Vous n’êtes plus avec Kabila qui, selon vous, bloquait tout. Comment n’arrivez-vous pas alors à avoir un gouvernement, plus d’un mois après la venue de Sama Lukonde ? “, s’exclament des cadres du FCC restés fidèles à Joseph Kabila.
Entre-temps, des oiseaux de mauvaise augure prophétisent l’implosion de l’USN après la sortie du gouvernement et le partage des responsabilités dans les entreprises et portefeuilles de l’Etat. ” Il y aura dislocation “, soutiennent-ils. Il est donc temps que le
Président de la République Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, Modeste Bahati et bien d’autres leaders de l’Union sacrée se mettent ensemble pour laver les linges sales en famille, en vue de préserver la cohésion et l’harmonie au sein de la nouvelle coalition au pouvoir, pour la réussite de ses objectifs à atteindre.
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