Entre Rose Mutombo défenseur des droits de l’homme et Rose Mutombo ministre d’État en charge de la Justice, c’est le jour et la nuit. La pertinente et pondérée présidente de l’Ong CAFCO tant admirée se serait transformée en une véritable bourreau de droits de l’homme. La métamorphose de la garde des sceaux a été constatée par les avocats de Fortunat Bisele après le renvoi à la prison centrale de Makala de leur client dans un état critique sur son instruction.
Au cours d’une conférence de presse tenue mardi 16 mai 2023 au siège de l’Acaj, le collectif des avocats de l’ancien conseiller stratégique du chef de l’Etat, conduit par Me Richard Bondo, ont démontré que ce dossier est entaché de violations de la loi depuis le début.
Ils ont rappelé que Fortunat Bisele a été maintenu en garde en vue à l’ANR pendant six jours, « en violation de la loi, car la loi fixe le délai maximal de la garde à vue à 48 heures ».
Ils accusent l’Agence nationale de renseignements (ANR) de détenir le véhicule à bord duquel leur client s’est rendu à son rendez-vous, alors que ce véhicule n’est une pièce à conviction.
« Et le jour du transfert, ont relaté les avocats de celui qui se fait appeler aussi Bifor Bisele, l’ANR avait mobilisé la presse pour assister à son arrivée au parquet, où le camion qui amène les prisonniers à Makala était déjà rangé. Tout ceci montre clairement qu’il s’agit d’une pièce de théâtre arrangée à l’avance ».
Un malade renvoyé de force en prison
S’agissant de l’état de santé de leur client, ils ont expliqué qu’il avait été transféré dans un hôpital approprié pour traitement après que l’équipe des médecins désignés par le ministre de la Santé, à la demande de la ministre de la Justice, ait confirmé que son état de santé était critique.
« Faute d’équipement adéquat, déplorent les avocats de Bifor Bisele, l’hôpital n’a fait grand-chose. Mais un mois jour pour jour, la ministre de la Justice décide le renvoi de notre client en prison. Le samedi 13 mai, à 4 h du matin, il est jeté violemment dans un véhicule qui le ramène à la prison ».
C’est à ce stade que le collectif des avocats de l’ancien conseiller stratégique du chef de l’État Félix Tshisekedi se demande si Rose Mutombo garde encore le contrôle de toutes ses facultés cognitives et humaines.
« Nous qui avons connu Mme la ministre Rose Mutombo Kiese comme défenseur des droits de l’homme avec son ONG CAFCO sommes étonnés de la voir devenir aujourd’hui elle aussi un bourreau des droits de l’homme, en violant à ce point les droits de notre client. Ici, il y a trois articles de la Constitution qui sont violés, à savoir : L’article 16 : Nul ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant. L’article 17 : Toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie par un jugement définitif. L’article 18 : Tout détenu doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique et mentale ainsi que sa dignité », s’est étendu Maître Richard Bondo.
Une conseillère juridique de la République violatrice de la Constitution
Après avoir rappelé la signification du concept «garde de sceau », compris comme gardien des emblèmes de la République, le juriste maison du gouvernement et conseiller juridique de la République, il a noté que « quand elle { la garde des sceaux Rose Mutombo} s’érige elle-même en violatrice de la Constitution et des lois, la démocratie est menacée ».
Du coup, les avocats de Fortunat Bisele ont conclu que leur client est « une victime politique » d’autant plus qu’ « aucune procédure ni juridique ni judiciaire ne peut justifier le sort qu’on lui fait subir ».
En tout cas, ils sont convaincus qu’il « est victime d’une lutte de positionnement autour du chef de l’État pour éliminer les uns et positionner les autres ».
Il ne peut en être autrement étant donné que « Biselele Fortuna, selon ses avocats, ne faisait rien en ce qui concerne le Rwanda sans l’aval du président de la République ».
Pour rappel, ce proche collaborateur de Félix Tshisekedi avait été interpellé par l’ANR, le 14 janvier dernier, pour des propos tenus dans une émission avec le journaliste camerounais Alain Foka./alternance.cd