Rien ne va entre Nangaa et le régime Tshisekedi

C’est la guerre des mots entre l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa et le régime de Félix Tshisekedi. Lors de sa sortie médiatique dimanche dernier, Nangaa a notamment fait état d’une infiltration des Fdlr dans les rangs de la Garde républicaine. Cette affirmation a été rejetée totalement par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe.

Corneille Nangaa persiste et signe. Il y aurait bel et bien infiltration des forces négatives étrangères dans les rangs des Forces armées de la République démocratique du Congo, notamment au sein de la Garde républicaine présidentielle. Dans sa tribune, le président de l’Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP) relève précisément que « les Mai-Mai sont devenus, on ne sait par quelle baguette magique, les Wazalendo et on compterait désormais certains éléments des Fdlr au sein de cette unité d’élite aussi bien à Kinshasa qu’à Lubumbashi ». Des allégations qui ont irrité le gouvernement congolais qui les a tout de suite qualifiées de faux bruits réprimés par l’article 199 du Code pénal congolais. Informations susceptibles d’alarmer, inquiéter ou soulever la population, selon des juristes pro-pouvoir.

Lors de sa conférence de presse (briefing) du mercredi 16 août, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, a recadré : « Les propos de Corneille Nangaa sont d’une extrême gravité pour lesquels il peut même être appelé à répondre devant la justice », a-t-il prévenu. Tranchant, Muyaya a jugé infondées les thèses malencontreuses de l’ancien chef de la centrale électorale.

– Monsenepwo s’invite au débat –

Dans une tribune de réplique, Thierry Monsenepwo Mototo, personnalité politique de premier rang de l’Union sacrée de la nation (Usn), a suggéré à l’expert électoral de se servir d’un miroir avant de s’attaquer à cette question sensible. « La proto-sagesse, foi du premier d’entre les sages selon la tradition Hélène, vient de la connaissance que l’on s’efforce à avoir de soi-même. Connais-toi toi-même, et tu connaîtras la sagesse des dieux, dit le dicton. Vu sous cet angle, si Corneille Nangaa peut se permettre de donner de la voix dans un pays où il a plus que quiconque déplumé la démocratie par les pires élections législatives de l’histoire de l’humanité, c’est certainement parce que personne ne l’a jusqu’ici, aidé à se regarder dans un miroir. La première qui aurait dû déférer à ce devoir de vérité, est bien entendu dame la justice. D’où vient donc que Corneille Nangaa puisse avoir le toupet de faire chanter la nation entière pour une mine d’or acquise dolosivement dans la province martyre de l’Ituri ? Quel pays voulons-nous léguer à la postérité si les représentants de toutes les antivaleurs démocraticides se muent en ange de lumière au vu et au su de tous ? », s’est interrogé Monsenepwo. Pour le membre du bureau politique de la mouvance présidentielle, il est plus que temps qu’une voix se lève pour parler au nom de tous les sans-voix. La République a besoin d’un tel héraut pour rappeler à Corneille Nangaa qu’il n’a jamais concouru pour occuper le poste de président de la Ceni, à la différence de son valeureux successeur Denis Kadima, passé par le creuset d’un tri rigoureux dans le gratin de la société civile. « Cette grave accusation de Nangaa qui malheureusement soutient le discours du fossoyeur Kagame, laisse sans voix. Et demanderait à ce que la justice militaire l’invite pour qu’il démontre avec preuve, ce qu’il soutient par cette accusation gravissime qui est le discours majeur de l’ennemi de notre pays, dont il devient le chantre aujourd’hui », a-t-il interpellé.

Dans sa réaction, Corneille Nangaa soutient détenir des preuves de ses allégations. Nos propos sont documentés et nous savons de quoi nous parlons. Pas étonnant d’évoquer les poursuites contre ma personne lorsqu’on sait que la justice est utilisée comme instrument de répression, un des fouets pour taire vérité, contradiction, dénonciation et réclamation démocratique à l’Union sacrée pour la nation. En démocratie, l’on s’inspire des grands échos pour solutionner les complexités situationnelles. Attention, la roue tourne, on est pas éternellement fort , a-t-il répondu. 

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