Le président de la République, Félix Tshisekedi, a effectué dimanche dernier, un réaménagement de son cabinet. Certains conseillers, notamment Fortunat Biselele ont été remplacés et d’autres membres du cabinet présidentiel ont été permutés.
Mais comment comprendre ce réajustement dans le cabinet du chef de l’État ? Et quel signal a voulu lancer le 5ème président de la République démocratique du Congo à travers cette mise en place ? Des questions auxquelles a répondu Germain Kuna, professeur des sciences politiques à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), dans une interview accordée à la rédaction de 7SUR7.CD.
D’après ce politologue, à travers cette nouvelle mise en place dans son cabinet, le chef de l’État veut effacer l’image de trop de Kasaïens dans son cercle le plus immédiat. À l’en croire, la série va continuer, car Félix Tshisekedi devrait aller au-delà de son cercle stratégique.
« Il s’agit juste d’une permutation pour certains et quelques réajustements pour les autres. Donc, ça c’est le premier élément. Il n’y a pas vraiment grand changement, le président maintient les mêmes personnes pratiquement. Alors, deuxième chose, et ça m’a pas interpellé, ce que le président cherche à effacer l’image de trop de Kasaïens dans son cercle le plus immédiat. Vous pouvez remarquer que dans ces listes, il y a au moins, pour une fois, le président essaie de fournir un effort pour essayer de mettre un peu plus de diversité sociologique dans son entourage. Vous verrez même des pools, par exemple, Grand Kasaï, le pool nord, il ne s’agit pas des ressortissants de ces provinces qui s’en occupent, il a essayé de permuter. Donc, c’est un signal. Troisième chose, ce que le président, j’ai l’impression, il va aller jusqu’au bout de sa logique c’est-à-dire il va aller au-delà de ce cercle pour emballer peut-être d’autres conseillers, au niveau de collège précisément. La série va continuer », a déclaré le professeur Germain Kuna.
Cependant, ce scientifique met un bémol. Il note la persistance du « trop plein » et de l’inégalité du genre dans le cabinet du président de la République après ce réaménagement.
« De mon point de vue, l’organisation et le fonctionnement du cabinet du président est trop bureaucratique, trop lourd, la machine est trop complexe pour rien. Et donc, le trop plein qu’on a toujours décrié et condamné dans le cabinet du président, demeure un vrai problème. Donc, en d’autres termes, le président ne devrait pas faire un aménagement technique mais il devrait commencer par revoir l’ossature de son cabinet. L’ossature de son cabinet telle qu’elle se présente aujourd’hui est une machine trop lourde pour rien et ça met en mal la question d’efficacité. (…) Troisième chose que je trouve anormale dans ce qui a été publié, c’est l’équilibre du genre parce que je considère que le président doit être au moins celui qui lance un message en termes d’équilibre. Nous sommes dans un pays où il y a 52% des femmes et les lois mettent en exergue la promotion de la femme, je constate, dans son cabinet, très peu de femmes », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, cet analyste politique déplore le gouvernement « parallèle » constaté au niveau de la Présidence dans le cadre de la gestion de certains projets, alors qu’elle n’est pas redevable devant le Parlement. Le professeur Germain Kuna qualifie cela d' »entorse » aux lois de la République.
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