RDC/Union sacrée: Le Chef de l’État va devoir beaucoup débaucher

C’est en principe au courant de cette semaine qui débute que le chef de l’État de la République Démocratique du Congo devra commencer les consultations de la classe politique et sociale en vue de constituer « une union sacrée pour la République », après le constat d’échec de l’accord de coalition du pouvoir, signé entre le Cap pour le Changement (CACH) et le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila Kabange.

Dans cette perspective, les observateurs tentent chacun à sa manière, d’analyser le contexte politique actuel de ce grand pays francophone et ce qui pourrait être l’issue desdites consultations.

C’est à l’occurrence de l’activiste des droits humains et coordonnateur provincial de la Nouvelle Société Civile Congolaise au Maniema, Mukubwa Kastaime Mputu.

Le mariage contre nature FCC-CACH ne pouvait qu’aboutir à ce que l’on vient de voir

Dans un entretien accordé à election-net.com ce week-end, il a, d’entrée de jeu, salué le discours tenu par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qu’il dit l’avoir trouvé ce jour-là, « un tout petit peu ragaillardi, avec un langage un peu direct, franc et dur », ajoutant « qu’il a parlé de la manière dont il n’a jamais parlé depuis qu’il est au pouvoir ».

Pour lui, la coalition FCC-CACH qu’il qualifie de « mariage contre nature ne pouvait qu’aboutir à ce que l’on vient de voir ».

En outre, il pense que la décision de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo d’entamer les consultations des forces politiques et sociales les plus représentatives n’est qu’une simple formalité, et que ce dernier aurait déjà débauché plusieurs politiciens, même dans le rang du Front Commun pour le Congo (FCC).

« … Quand le chef de l’État prend les dispositions de consulter les autres forces politiques et sociales, il a déjà une idée là-dessus, à ma connaissance. L’idée selon laquelle, comme tous les politiciens du Congo sont presque des papillons, je crois que le chef de l’État devrait déjà débaucher beaucoup d’entre ceux-là qui s’appellent du FCC jusqu’aujourd’hui. Et par formalité, il va consulter les gens pour former cette union sacrée pour la Nation ». Et de poursuivre : « Je suis convaincu que cette union sacrée va former ce qu’on va appeler la nouvelle majorité, c’est ce qui va arriver selon les analyses ».

Les faux chauves finiront par apparaître

Contrairement à d’autres observateurs et analystes qui pensent qu’il sera difficile pour le chef de l’État de convaincre ses anciens partenaires de Lamuka qu’il avait quitté après la signature de l’accord de Genève, avant les élections de décembre 2018, ainsi que les sociétaires du FCC de le rejoindre dans sa vision, Mukubwa Kastaime Mputu rappelle l’adage qui est depuis belle lurette en vogue dans la sphère politique congolaise, selon laquelle « la politique n’est pas statique, mais qu’elle est dynamique. » Il estime plutôt que nombreux vont mordre l’hameçon.

« […] Tout dépend des intérêts des uns et des autres. Une bonne partie de Lamuka, tels que les Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, ceux-là qui ne sont pas de l’aile dure, Matungulu qu’on avait déjà récupéré depuis longtemps, Mbusa Nyamwisi, ils se sont déjà retrouvés de l’autre côté du Chef de l’État. Je sais du côté du FCC, il y a les gens qui n’acceptent pas d’être au chômage, habitués seulement aux conciliabules, dans la politique congolaise, nous sommes dans la fête des chauves, les faux chauves finiront par apparaître, s’ils ont rasé leurs crânes, vous verrez les cheveux pousser qui ne seront plus les cheveux FCC, mais qui deviendront les cheveux de l’union sacrée pour la Nation. Et lui d’enchaîner : « Les Congolais n’ont pas honte, et surtout les politiciens Congolais n’ont pas honte ».

Par contre, il dit craindre que parmi les scénarios de Félix Tshisekedi, le Premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba ne soit poussé à la démission afin de désigner le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, Gilbert Kankonde, Premier Ministre intérimaire et provoquer ainsi une crise entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale, en vue de la dissolution de cette dernière institution.

Par ailleurs, il pense qu’avec ces nouvelles consultations des forces politiques et sociales, « le pays ne saura pas sortir complètement du bout du tunnel, mais il peut encore chercher à faire sortir la tête des eaux », parce qu’il y a, d’après lui, « deux courants politiques difficiles à mettre ensemble, les habitués aux allégeances politiques, aux combines politiques, à ne pas aller vers les juges ou vers les cours et tribunaux, et les autres prêts à aller vers ces cours et tribunaux ».

À lui d’insinuer : « Ils ne peuvent pas rimer. C’est comme qui dirait, on met ensemble le fer et le sable, je crois que les deux doivent se dissocier ».

Il a enfin appelé les Congolais à rester calmes, à ne pas trop bouger, ne pas faire trop de bruits inutiles, mais à regarder où va le pays et observer les politiciens faire leur jeu jusqu’à l’aboutissement.

Mediacongo.net/acturdc.com

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