RDC : suspendu par Tony Mwaba, le SG de l’EPST dénonce « l’acharnement et la haine » et saisit le premier ministre

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Le secrétaire général de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) suspendu par son ministre de tutelle, a saisi le Premier ministre pour arbitrage et protection. Dans son courrier du 18 mai, soit le même jour de sa notification de suspension, adressé au chef du gouvernement, Jean Marie Mangobe Bomungo, dénonce « l’acharnement et la haine » dont il fait l’objet depuis l’arrivée du ministre Tony Mwaba à l’EPST.

« En effet, depuis la remise et reprise intervenue en date du 28 avril entre le ministre d’Etat, ministre sortant et le ministre entrant de l’EPST, je fais l’objet de la part du ministre de l’EPST qui a ouvertement déclaré auprès de ses collaborateurs que je suis la première personne à faire partir du ministère de l’EPST. Curieusement, pendant que nous tenions en ce jour la réunion hebdomadaire de l’administration centrale de l’EPST présidée par le ministre, son cabinet a publié sur les réseaux sociaux la lettre N°MINEPST/CABAMIN/EMI/JMK/086/2021 du 18 mai 2021 relative à ma notification d’ouverture d’action disciplinaire et ma suspension pour le même dossier des certificats, en dépit de tout l’éclairage lui fournit », révèle Jean Marie Mangobe dans sa correspondance consultée par ACTUALITE.CD.

Pour ce dernier, au-delà de l’acharnement et de la haine, il y a également « l’intention manifeste de nuire » à sa carrière au ministère de l’EPST de la part de Tony Mwaba.

« Les éléments du dossier « Certificats de fin d’études primaires » étant très clairs, je ne comprends pas comment monsieur le ministre puisse continuer à m’en imputer une quelconque responsabilité jusqu’à prononcer ma suspension. Cela dénote donc clairement de l’acharnement et de la haine doublés de l’intention manifeste de nuire à ma carrière après avoir passé une trentaine d’années au service de la nation au sein de du ministère de l’EPST », dénonce-t-il.

Il estime que le fait pour le ministre de recourir aux services de l’Inspection Générale des Finances pour lui faire la lumière sur ce dossier, prouve à suffisance que le ministre n’a pas de bonnes informations. Sur ce, M. Mangobe affirme qu’ « il est dès lors étonnant de prendre une aussi grande décision de suspension d’un haut cadre de l’administration publique sur base des faits non vérifiés et sans que cette décision n’ait fait l’objet d’examen ni dans la commission socio-culturelle du gouvernement ni en conseil des ministres ».

«C’est pourquoi je recours à votre autorité pour obtenir la protection de ma carrière conformément aux dispositions des articles précités (Ndlr : article 91 de loi portant statut des agents de carrière des services publics de l’Etat et article 24 du décret-loi portant code de conduite de l’agent public de l’Etat)  ainsi que la suspension de l’exécution de cette décision arbitraire et injustifiée en faisant examiner ce dossier par la commission socio-culturelle du gouvernement car il n’y a ni faute ni lourde faute dans mon chef si ce n’est que l’expression de la haine », plaide Jean Marie Mangobe.

Tout est parti de la demande du ministre Tony Mwaba au secrétaire général Jean Marie Mangobe, des explications sur la gestion des fonds publics alloués à la production des certificats de fin d’études des élèves des écoles primaires. Il avait déclaré avoir constaté que depuis trois ans le trésor public finance la production desdits certificats  qui « ne sont ni produits ni livrés aux élèves finalistes ». Dans ses réponses en date du 7 mai, M. Mangobe s’était lavé de toute soupçon dans les dossiers financiers tout éclairant la lanterne en ce qui concerne la production des certificats de fin d’études pour les élèves finalistes du primaire. Jean Marie Mangobe avait juré de « n’avoir été associé ni de près ni de loin dans les opérations ayant conduit auxdits paiements initiés et signées en procédure d’urgence par le ministre de l’EPST ».

En dépit de ces éléments de réponse, le ministre Tony Mwaba avait décidé de le suspendre pour « faute administrative lourde ». Pour M. Mwaba les arguments présentés par le SG sur la gestion des fonds alloués à la production des certificats de fin d’études des élèves des écoles primaires « sont non seulement superficiels mais encore et surtout injustifiés ».

Christine Nepa Nepa, Directrice-chef de service de l’éducation à la vie courante de l’EPST a été nommée secrétaire générale intérimaire. 

Actualite.CD/acturdc.com

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