La récente nomination de Sama Lukonde en tant que Premier Ministre a, pour beaucoup d’observateurs, insufflé un vent de changement au sein de la classe politique. Ce choix, uninamiment salué, se trouve pourtant menacé par les sombres réalités du jeu politique congolais.
Selon certaines sources bien introduites, les consultations engagées en vue de la formation du gouvernement auraient accouché d’une musique aux sons discordants. L’entourage du nouveau Premier Ministre estime que les dès sont pipés et que la mission est ingrate.
C’est donc le blocage que prédisaient certains analystes politiques qui doutaient fortement de cette nouvelle coalition bâtie sur une idée sans véritable contenu si ce n’est « la vision du Chef de l’État ».
Ne disposant d’aucune véritable marge de manoeuvre, le Premier Ministre s’est très vite retrouvé à la mercie des leaders politiques qui disposent d’un poids dissuasif au sein de L’Union sacrée. Les caprices étouffent les meilleurs ajustements.
Et puis il y a les ego des « éléphants » de l’Union sacrée qui fissurent le fragile équilibre. Ensemble de Moïse Katumbi, attend encore la liste des postes qui lui sont attribués. L’AFDC de modeste Bahati se montre plutôt gourmand.
De toute évidence les concepteurs de l’Union Sacrée ont sous-estimé les difficultés. Le renversement de la majorité parlementaire ouvre donc le chemin vers le vide que les stratèges présidentiels n’avaient pas anticipé. Pas même la question des réformes electorales qui risque d’engloutir une Union Sacrée sans âme.
Dans un tel contexte, Sama Lukonde n’apparaît- il pas comme un chef d’orchestre appelé à manoeuvrer une partition incomplète? Peut-être est ce simplement une indication sur le véritable statut qu’aura le Premier Ministre, celui d’une couverture que chaque poids lourd tirera de son côté. Triste sort pour ce jeune ambitieux contraint à jouer le jeu de la figuration.
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