RDC-Rwanda : drôle de « fraternité » politique

“We wish everybody in the region peace, but anyone who wishes us a war, we give it to him. We have professionals trained for it. Rwanda is small in size, our doctrine is to fight war on enemy territory when it calls for it”, c’est en ces termes très durs rendus en sa version anglaise originale que s’est exprimé Paul Kagame pour définir son projet militaire contre la RD CONGO qu’il traite désormais d’un territoire “ennemi” ( ennemy territory).

Pendant que les officiels congolais se complaisent encore à défendre le narratif de la fausse mutualisation des forces militaires rwando -congolaises, le président rwandais revêt sa double casquette d’allié de Tshisekedi et de défenseur de la doctrine de faire la guerre à la RDC. Pour se faire plus concret, depuis le 7 janvier 2022, il avait déjà envoyé ses troupes sur le territoire congolais sous l’uniforme de M23 en vue de combattre contre le Congo que lui compte parmi ses pires ennemis.

A Kinshasa, c’est le silence radio de la part de la présidence de la République qui, par principe de réciprocité, aurait pu protester publiquement ou rappeler son ambassadeur. Même lâcheté du porte-parole du gouvernement qui verse dans un déni de vérité, allant jusqu’à rendre très ridicule l’Exécutif congolais. Et pendant ce temps, le peuple broie du noir, lui qui a vu son président se pavaner main dans la main avec le fossoyeur du destin du Congo, qualifié publiquement par lui de frère et ami. La RD CONGO vient de tomber trop bas.

En tombant dans le piège de Kagame qui derrière l’opération d’intégrer les états-majors militaires, voulait simplement légitimer la présence de ses troupes en RDC, le Congo-Kinshasa sort encore plus diminué et humilié par sa classe politique qui peine à comprendre qu’il n’existe ni amitié ni fraternité dans les relations entre les États mais uniquement les intérêts.

Honte à cette classe politique qui a pris goût à bafouer la souveraineté nationale en recevant des ordres de Kigali pour la gestion de la politique intérieure du pays et même pour la sécurité de son territoire. Ce, pour la simple raison que cette élite est programmée pour obéir au doigt et à l’œil du dictateur rwandais car c’est de lui qu’elle a reçu son semblant de pouvoir. Disons-nous la vérité : il ne s’agit point de la fraternité ni de l’amitié mais bien de la soumission aveugle et servile.

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