RDC : Rapprochement Tshisekedi-Lamuka pour contrer le retour de Kabila à l’election presidentielle 2023

Dans un voyage de mille pas, lorsqu’on croise sur son chemin un obstacle, deux possibilités s’imposent à première vue : soit on l’écrase s’i l’on peut, soit on le contourne si l’on ne peut pas. C’est question de rapport des forces. Il en est de même du chef de l’État, Félix Tshisekedi, face à la grosse machine du FCC qui obstrue à chaque pas son passage vers les élections de 2023. Comme il ne peut contrer Joseph Kabila et sa majorité tout seul, la seule issue, c’est de le contourner, en se rapprochant de plus en plus de la plateforme de l’opposition, Lamuka. Il n’y a ni honte, ni crainte, ni même péché !

Ainsi renforcé, avec le soutien de la base incarnée dans sa philosophie « Le peuple d’abord », le président de la République peut espérer faire passer ses réformes, ordonnances et autres nominations qui vont dans le sens de sa vision et de son programme quinquennal. Le salut du peuple passera par là. Comme qui dirait : aux grands obstacles, de grands sauts.

Le président Tshisekedi doit se surpasser et tendre la main à l’opposant Fayulu pour faire bloc et contrer la stratégie de blocage mise en place par le FCC.

À la diplomatie et la stratégie, le cinquième président de la RDC doit ajouter un autre atout pour mieux circonscrire ses lignes de démarcation dans l’assise de son pouvoir : composer ouvertement avec les forces qui soutiennent le changement suivant sa vision politique.

Pour y arriver, le chef de l’État devra prendre la décision, et vite, afin d’éviter les pesanteurs de ceux qui s’en tiennent au statu quo. Et même si momentanément ses actions sont posées avec tact et finesse dans un environnement de combat et dans lequel la majorité parlementaire ne lui est pas acquise, Félix Tshisekedi devrait retenir qu’il n’a pas beaucoup de temps à perdre. Pas du tout.

Déjà que les trois années à venir de son mandat seront déterminantes pour que ses marques à la tête du pays soient véritablement appréciées. Pour ce faire, le chef de l’État doit vite passer à l’action pour faire tomber les obstacles majeurs dans l’animation de sa politique de changement, de rupture s’il le faut, et du social pour le bien-être de la population.

Deux défis majeurs à relever

Face à lui, deux défis sont à relever : se démarquer de son « influent » et « encombrant » prédécesseur et, surtout, répondre aux impérieuses attentes de ses concitoyens face auxquelles, en 2023, il y répondra tout seul.

Dans un jeu politique rude et empreint de tous les coups, Félix Tshisekedi doit dorénavant s’engager tel dans un ring de boxe, non seulement contre l’adversaire, mais aussi contre un faux « arbitre » qui joue à lui mettre les bâtons dans les roues (son partenaire politique de la coalition).

Dans une telle coalition « de façade », caractérisée par des tensions et des tiraillements récurrents qui mettent en mal des actions politiques de promotion sociale et économique tant au niveau législatif qu’au sein du gouvernement, la stratégie, jusque-là payante de l’Udps – celle du recours à la rue – n’est pas suffisante. Il faut opposer au chantage et à la pression des partisans du statu quo des stratégies politiques adéquates, notamment l’arme fatale qui est la majorité populaire et silencieuse, véritable détentrice du pouvoir. Et pour l’obtenir, on n’y va pas en solo. Il faut prolonger les bras, en embrassant ceux qui, comme soi-même, on une assise populaire. Ici, Lamuka et ses leaders y feraient l’affaire.

En dehors d’un coup de poker ultime : la dissolution de l’Assemblée nationale, une option politique risquée, c’est cette majorité silencieuse, acquise au changement, qui est la dernière carte pour tout déjouer et faire reculer « les médiocres » d’hier (pour emprunter l’expression du cardinal Laurent Monsengwo) qui changent de casaques, en devenant les « donneurs des leçons » d’aujourd’hui.

Ainsi, face à la pression et au chantage d’une majorité numérique, le défiant dans un terrain politique sarclé par une coalition empreinte d’hypocrisie et d’absence de vérité, Félix Tshisekedi n’a d’autres choix que de se rapprocher politiquement de Lamuka. Il n’y a ni honte, ni crainte, ni même péché ! Tous défendent, d’ailleurs, les seuls intérêts des Congolais. Cette option est une nécessité pour planter un nouveau décor qui permette de tisser de nouvelles passerelles pour baliser le chemin d’avenir.

Un tel rapprochement va revigorer les forces du changement pour mieux contrer, au moment opportun, Joseph Kabila qui reste encore, ou qui est poussé, à garder son influence, maintes fois gênante, via ses lieutenants et thuriféraires, sur la scène de la politique en République démocratique du Congo.

Aux grands obstacles, de grands sauts. Rester ainsi dans la dynamique du temps jouant en sa faveur est trop risqué pour Félix Tshisekedi dès lors que ce même temps peut se retourner contre lui si ses lignes d’action ne bougeaient pas.

Acturdc.com

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