Humanisme et civilisation sont deux expressions loin de s’accorder à la promiscuité du quotidien de plus de 15.000 détenus que regorge la grande prison de Makala dans la capitale Congolaise. Les locataires de la grande labyrinthe cohabitent dans les conditions inhumaines notoires sous l’œil indifférent de toute la classe politique. En lieu et place de servir au rétablissement et à la réinsertion de ses occupants, Makala offre un ticket VVIP gratuit pour le voyage vers l’au-delà.
Makala est très loin de remplir les conditions hygiéniques adaptées aux prisons modernes. A la problématique ci-haut mentionnée s’ajoute la question du traitement alimentaire qui, en quantité et en qualité, est loin de faire l’unanimité. Pour certains experts du milieu carcéral Congolais, le système ne permet guère aux détenus de s’améliorer, car n’offrant aucune garantie de vie lors du pèlerinage dans les lieux de redressement. « La prison de Makala est une honte pour la RDC », a dit le Me Jeannot Mukendi.
D’après plusieurs indiscrétions, les morts se comptent en quantité industrielle dans la prison de Makala. La possibilité de ressortir vivant de cet enfer est extrêmement faible pour les citoyens lambda. « J’ai effectué une visite qui m’a choqué dans la prison de Makala il y a moins d’un mois ; visite qui m’a détruit de l’intérieur, car les conditions sont extrêmement exécrables. L’Etat congolais n’existe presque plus pour ces hommes et femmes dont la seule loi qui s’applique est celle du plus fort», a dit un jeune Kinois.
La restauration du cadre de vie dans la prison de Makala devrait être l’une des priorités de Félix Tshisekedi lors de son deuxième mandat. Dans les routes de la capitale, hommes, femmes et enfants attendent du Chef de l’État une action décisive dans le but de redonner le sourire à plus d’un citoyen Congolais.
Zoé Gaël Hombo
