Au moins cinq civils ont été tués lors de l’explosion des obus largués, ce mercredi 26 octobre par les combattants du mouvement du 23 mars (M23) sur des positions des FARDC dans la région de Rwanguba en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Les sources locales confirment que deux civils ont trouvé la mort sur leur chemin de refuge à Matebe, sur la route qui mène vers Bunagana, à 5 km de Burayi. Cinq blessés ont également été enregistrés. Trois autres personnes ont été tuées ainsi que deux blessés signalés lorsqu’une bombe est tombée sur une habitation à Rangira.
« Une bombe est tombée sur des gens qui étaient devant nous à Matebe. Au moins deux personnes sont mortes. Les blessés sont nombreux à l’hôpital. Il y a eu également des morts qu’on a pas su compter parce qu’on fuyait », témoigne un habitant joint depuis son chemin de refuge.
« Les bombes éclatent ici à Rangira. Nous sommes en train de fuir. Nous nous dirigeons vers Kafumbizo. Les combats ont lieu dans la plantation de Munyarubeka. Ça chauffe en tout cas. Une bombe est tombée sur une habitation et aurait causé la mort de trois personnes ainsi que deux blessés », témoigne
un autre habitant.
Certains habitants ont éprouvé d’énormes difficultés pour quitter la zone des combats.
« Nous sommes à Changa. C’est dans la brousse. Les gens ont déjà vidé ce milieu. Nous n’avons pas eu de passage à Kafumbizo. Des bombes proviennent de Kabindi, d’autres de Kafumbizo à Bweza. Nous patientons ici, jusqu’à ce qu’il y ait accalmie pour voir comment s’effrayer le chemin jusqu’à Rutshuru centre. Nous sommes bloqués au milieu des FARDC et le M23 », dit un autre habitant en détresse.
Ces nouveaux affrontements ont poussé, une fois de plus des milliers d’habitants à l’errance.
« Les détonations d’armes lourdes se font entendre depuis Ntamugenga. Les gens fuient dans tous les sens ici à Rubare. Les uns prennent la direction de Goma alors que d’autres se rendent à Kiwanja », confirme une autre habitante jointe depuis Rubare. Un calme précaire s’observe depuis l’après-midi de ce mercredi 26 octobre sur toutes les lignes des fronts. Dans la matinée, l’armée a visé, à partir du camp de Nyongera, plusieurs positions du M23 en usant des tirs d’artillerie.
« Nous avons confiance en notre armée. Nous demandons au gouvernement de mettre à la disposition de notre armée tous les moyens nécessaires pour qu’elle arrive à libérer toutes les entités occupées par le M23 appuyé par le Rwanda », a indiqué Patrick Manouveau, coordonnateur de Badilika, une ONG locale de défense des droits humains.
Les affrontements entre les FARDC et le M23 ont repris depuis jeudi 20 octobre dernier dans la région de Rangira-Rwanguba dans le territoire de Rutshuru, après quelques semaines d’accalmie. La société civile locale accuse les rebelles du M23 d’avoir largué des bombes sur certaines positions de l’armée.
Bunagana, cité frontalière avec l’Ouganda ainsi que d’autres entités environnantes des groupements Jomba, Bweza, Kisigari et Busanza sont sous occupation du M23 depuis plus de quatre mois maintenant./actualité.cd