RDC : Lumeya veut désormais voir Joseph Kabila président du FCC

Lumeya-dhu-Maleghi lance le vrai débat sur la réforme du Front commun pour le Congo. L’élu de Kikwit souhaite voir Joseph Kabila devenir président de la plateforme et non autorité morale comme c’est le cas aujourd’hui. 

Courageux, l’ancien ministre des Affaires foncières touche le cœur du problème. Son souci, c’est de voir Joseph Kabila jouer les premiers rôles, être lui-même au devant de la scène mais pas trop déléguer le pouvoir. Le long silence l’inquiète. 

Selon lui, les nombreux départs en cascade doivent sonner la révolte et remobiliser les troupes derrière Joseph Kabila, le seul commandant qui devra piloter lui-même la machine politique. 

Avec le tripatouillage constitutionnel à l’Assemblée nationale, Lumeya appelle sa famille politique ( FCC) à l’unité dans cet environnement politique caractérisé par la création d’une nouvelle majorité parlementaire, appuyée par le fameux arrêt de la Cour constitutionnelle qui ouvre la brèche aux députés, partis et regroupements politiques de faire la déclaration d’appartenance à la majorité ou à l’opposition comme au début de la législature.

Le vice-président de la DDC constate avec amertume que la haute cour a donné une réponse juridique à un acteur politique. Ainsi, le cadre du regroupement politique APECO suggère le renforcement du pouvoir de Joseph Kabila comme président du FCC et non plus comme autorité morale.

Il pense que les élus de la famille politique de Joseph Kabila doivent par une déclaration, réaffirmer encore leur appartenance au FCC comme au début de cette législature afin d’empêcher la disparition de cette grande plateforme politique.

« Pour sauver le reste du FCC affaibli politiquement aujourd’hui, nous proposons : le renforcement du pouvoir de Joseph Kabila non pas comme autorité morale mais plutôt comme président du FCC, confirmer et reconduire les déclarations faites au début de cette législature, décourager toute déclaration individuelle au sein du FCC, organiser une retraite d’acclimatation politique », a-t-il indiqué.

De la lecture minutieuse de l’arrêt de la Cour constitutionnelle, Lumeya note que l’Assemblée nationale est placée dans le régime juridique des dispositions des articles 114 et 116 de la Constitution.

Et de s’interroger qu’en plaçant l’Assemblée nationale sous le régime juridique des articles 114 et 116 de la Constitution, cela signifierait que le mandat des députés part à zéro ? En d’autres termes, a-t-on effacé le mandat de deux ans déjà consommé? »

Selon l’article 114 de la loi fondamentale, chaque Chambre du Parlement se réunit de plein droit en session  extraordinaire le quinzième jour suivant la proclamation des résultats des élections législatives par la Commission électorale nationale indépendante en vue de : 1. l’installation du Bureau provisoire dirigé par le doyen d’âge assisté des deux les moins âgés; 2. la validation des pouvoirs; 3. l’élection et l’installation du bureau définitif; 4. l’élaboration et l’adoption du Règlement intérieur. La séance d’ouverture est présidée par le secrétaire général de l’administration ».

Et l’article 116 stipule que « chaque Chambre du Parlement peut être convoquée en session extraordinaire par son président sur un ordre du jour déterminé, à la demande soit de son bureau, soit de la moitié de ses membres, soit du président de la République, soit du gouvernement.

La clôture intervient dès que la Chambre a épuisé l’ordre du jour pour lequel elle a été convoquée et, au plus tard, trente jours à compter de la date du début de la session ».

Pour la Cour constitutionnelle, note Lumeya, même les articles 26 et 54 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale n’interdisent pas aux députés s’il y a circonstance nouvelle constatée par ladite Cour, qu’on puisse procéder à une nouvelle déclaration d’adhésion à un groupe parlementaire ou à une coalition politique et le bureau d’âge, lorsqu’il y a existence des circonstances nouvelles, est assimilé au bureau provisoire.

Thèse qu’il avait totalement rejetée, il y a quelques jours, dans une interview accordée à Ouraganfm.cd. En juriste chevronné, Lumeya Dhu Maleghi avait fait remarquer, Constitution à l’appui, que le groupe parlementaire qui aura perdu la moitié de ses membres,  soit moins de 13 sur 25, n’existera plus comme groupe. Ensuite, le député qui aura quitté son groupe parlementaire individuellement, va perdre automatiquement le droit de s’affilier à un autre groupe parlementaire. 

La Constitution n’a pas été révisée. A ses yeux, toute démarche contraire ne serait que pire violation de la loi fondamentale. 

La voie de la transhumance politique ouverte par la Cour constitutionnelle va engendrer le phénomène des élus non-inscrits, qui ne seront malheureusement pas pris en compte dans le cadre de l’identification de la nouvelle majorité.

Mediacongo.net/acturdc.com

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