RDC : L’opposition à Félix Tshisekedi a désormais un visage

A charge pour la kabilie de se restructurer, en tenant compte de l’échec de la formule qui consiste à miser sur le nombre.Plus de flou quant à l’opposition en RD Congo. A la suite de la sortie médiatique du Front commun pour le Congo (FCC), qui a officiellement formalisé sa position depuis l’entame de la semaine en cours. L’opposition au pouvoir du Président Félix Tshisekedi s’est finalement dessinée. Ce dernier devra, désormais, faire face au camp de l’ancien Chef de l’Etat Joseph Kabila qui a quitté la « résistance » pour emboucher la trompette d’opposant.

Bien avant la mue du FCC en opposition, l’opinion se rappelle qu’il n’y avait que Lamuka qui, depuis le quinquennat en cours de Félix Tshisekedi, s’affichait comme le camp de l’anti-pouvoir. Evidement, la posture de cette plateforme politique portée par le tandem Fayulu-Muzito a longtemps été sujette à controverse, dans la mesure où Lamuka se réclamait du pouvoir tout en posant des actes d’opposition par rapport à l’administration Fatshi. Car, Fayulu n’avait de cesse de revendiquer la victoire de la présidentielle du 30 décembre 2018, contestant ainsi celle de l’actuel Chef de l’Etat. Mais, en même temps, l’autoproclamé vainqueur de ladite élection continuait à s’opposer au Pouvoir en place jugé par lui « défait ».Evidement, ce statut politique de Lamuka, on ne peut plus clair-obscur, a quelque peu profité à Félix Tshisekedi qui a joué sa partition. Mais avec le recul du temps, l’opinion tant nationale qu’internationale peut, désormais, acter que face au pouvoir légal ou de fait, du point de vue de Lamuka, ce denier est bel et bien dans l’opposition face au pouvoir de Tshisekedi.A ce jour, il s’avère que Martin Fayulu et son coéquipier Adolphe Muzito, ne sont plus les seuls opposants, après le départ de deux de leurs anciens compagnons, Moïse Katumbi Chapwe et Jean-Pierre Bemba Gombo qui ont rejoint la nouvelle majorité parlementaire recomposée. En d’autres termes, Lamuka devra désormais mener sa lutte soit aux côtés, soit avec le FCC. La spécificité ici est que plus de deux ans après le scrutin du 30 décembre 2018, le camp Fayulu continue à revendiquer la Présidence de la république. Cependant, il s’avère que dans les faits, Lamuka se trouve bel et bien dans l’opposition face au pouvoir qu’il combat depuis janvier 2019.Et donc, les rangs de l’opposition s’élargissent aujourd’hui avec le FCC qui s’y situe le plus formellement possible depuis le début de cette semaine. Voilà qui apparait comme un élément nouveau dans le paysage politique de la RD Congo, quand on sait que jusqu’il y a peu, la famille politique du Président de la république honoraire, Joseph Kabila, déclarait détenir ou contrôler encore la majorité parlementaire, après la rupture de la coalition avec le Cap pour le changement (CACH), ayant débouché sur une nouvelle majorité estampillée Union sacrée de la nation (USN).

LE FCC FACE A l’IMPERATIF DE LA RESTRUCTURATION

Pour si peu que cela paraisse redondant, le FCC est bel et bien dans l’opposition. A preuve, il a ouvertement déclaré ne pas du tout intéressé par le Gouvernement Sama Lukonde en gestation. Au bas mot, la famille politique de Joseph Kabila a dit niet au futur Exécutif, le premier de la nouvelle majorité parlementaire acquise à la cause du Président Félix Tshisekedi.Cependant, nombre d’analystes pensent qu’au-delà de son choix pour l’opposition, le FCC se trouve devant l’impératif de choix de postulats de son nouveau statut. Hier au pouvoir et aujourd’hui dans l’opposition, cette conversion du FCC ne doit pas être considérée comme un simple jeu de dam. Si le départ de plusieurs anciens députés FCC pour l’Union sacrée de la nation doit être perçu comme un « échec » ou une défaillance de casting, alors ceux qui sont restés à bord du navire doivent considérer ces transhumances en vagues successives comme étant une opportunité.C’est ici que de nombreux observateurs de la scène politique congolaise exhortent les sociétaires du FCC à vite penser à la restructuration de leur label.Ce réaménagement devra tenir compte de l’insuccès de la formule du chiffre ou du nombre. Car, à la lumière de ce qui se passe actuellement, miser seulement sur le nombre n’est pas forcément une stratégie porte-bonheur. Une chose est d’avoir plus de la moitié de l’ensemble des 500 députés qui composent l’Assemblée nationale. Mais le plus important est de savoir combien croient réellement en leur nouvelle appartenance ? Il semble que l’actuel Chef de l’Etat en sait quelque chose, après son initiative sur la formation d’une nouvelle majorité parlementaire.Secret de polichinelle, après rupture en décembre dernier, de la coalition FCC-CACH, de la formation subséquente de la nouvelle majorité parlementaire, près de 380 députés nationaux ont adhéré à l’initiative du Président Félix Tshsiekedi.Reste à savoir, combien ont intégré l’Union sacrée de la nation par conviction ? Là est donc toute la question. Mais toujours est-il que nombreux avaient dit oui à cette démarche du Chef de l’Etat, dans l’espoir de participer au Gouvernement. Conséquence, le successeur de Joseph Kabila se trouve à ce jour, devant une situation difficile de gestion de ses nombreux nouveaux alliés. Cette difficulté d’arbitrage a produit un retentissement sur la formation. Trois mois après le divorce FCC-CACH, la sortie de l’Exécutif Sama Lukonde procède, ce jour, à un jeu de devinette. Personne ne sait parier ni sur le jour ni sur l’heure. Comme pour dire, avoir tout le monde avec soi, n’est pas forcément le gage d’un triomphe. 

Forumdesas.org/Acturdc.com

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