L’exécution de la loi des finances 2021 en RDC a été marquée par l’aggravation des pratiques de corruption, l’affaiblissement des institutions à caractère social et l’incapacité du gouvernement à mettre en œuvre les politiques publiques. Le président de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) l’a déclaré le vendredi 7 janvier à Kinshasa lors de la publication de son rapport sur la gestion des finances publiques.
Pour le président de l’ODEP, Florimond Muteba, 80 % de décaissements ont concerné les rémunérations au lieu et place des investissements.
« Ces dépenses en dépassement sont justifiées par le recours à de mauvaises pratiques de gestion. La Présidence de la République a augmenté le nombre de son personnel, de 450 en 2018 à 1018 en 2021. Le bureau de l’Assemblée nationale rémunère 2556 membres de cabinet, hormis les 500 députés. Le bureau du Sénat rémunère 880 membres de cabinet, hormis les 109 sénateurs. La primature paie 606 (agents) politiques, affectés dans le cabinet du Premier ministre», rapporte Florimond Muteba.
Les inégalités sociales sont également perceptibles dans la ressource de l’État. Le métier le plus marginalise reste l’enseignement, a-t-il poursuivi.
Selon lui, pendant que les institutions phares ont vu leurs dépenses exploser, les dépenses sociales visant principalement l’amélioration des conditions sociales de la population ont été faibles.
« Le rapport que nous avons l’honneur de vous présenter à ce jour, représente la situation de janvier à septembre 2021. A ce titre, le contexte de l’exécution de la loi des finances 2021 a été marqué par l’aggravation des pratiques de corruption. Le Parlement, temple de la démocratie a été transformée en temple de la corruption. L’incapacité du gouvernement à mettre en place des politiques publiques à la suite de son dédoublement par la Présidence de la République, où certains conseillers assurent les fonctions de ministre, sans aucun fondement juridique », dénonce Florimond Muteba./radiookapi.net