Les avocats français de Vital Kamerhe, l’ancien directeur de cabinet du président de la République démocratique du Congo, emprisonné pour détournement de fonds publics, se sont dit mercredi « inquiets pour sa vie ». M. Kamerhe, 62 ans, a été arrêté en avril 2020, soupçonné d’avoir détourné 50 millions de dollars, ce qu’il conteste, dans le cadre du programme dit des « 100 jours » du nouveau chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi. Il a été condamné deux mois plus tard à vingt ans de prison et dix ans d’inéligibilité.
Kamerhe « me téléphonait à peu près tous les jours depuis sa prison, nous avions des discussions sans difficulté », relate l’un de ses avocats français, Me Pierre-Olivier Sur.
« A partir du moment où il a été hospitalisé » l’été dernier pour des problèmes respiratoires liés au coronavirus, « nous n’avons plus du tout eu de contacts avec lui et les informations qui nous parvenaient sur sa situation étaient contradictoires », précise Me Clara Gérard-Rodriguez, son autre avocate française.
« Nous sommes extrêmement inquiets pour sa vie », ont-ils affirmé en redoutant que M. Kamerhe ait interdiction de les contacter.
Lors de son procès, ses avocats avaient dénoncé « un procès politique pour l’empêcher de se présenter en 2023 ».
Kamerhe s’était désisté en faveur de M. Tshisekedi à la fin de la campagne présidentielle en 2018 et, selon un accord entre les deux hommes, devait être candidat pour la prochaine élection en 2023.
Son procès en appel a été reporté à plusieurs reprises depuis l’été.
« La date de la nouvelle audience n’est pas connue parce qu’elle est suspendue aux aléas de la procédure », a déclaré à l’AFP son avocat congolais, Jean-Marie Kabengela.
« Nous n’avons jamais eu accès à l’intégralité du dossier, nous avons seulement eu quelques pièces au compte-goutte », a précisé Me Clara Gérard-Rodriguez.
« Personne n’a été capable de nous apporter des éléments qui auraient constitué des faisceaux d’indices contre lui. On n’a jamais rien vu de cet argent » qu’il est accusé d’avoir détourné, a rappelé Me Sur, dont le visa pour aller en RDC a été refusé à deux reprises au cours de l’été.
Son patrimoine immobilier en France – trois maisons – a été constitué bien avant les faits qui lui sont reprochés, ont souligné les deux avocats.
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