Dès lors, la perspective de changement de majorité parlementaire devient illusoire.
L’attachement des députés nationaux et sénateurs FCC, à leurs signatures de l’acte de loyauté à l’autorité morale de leur plateforme politique, ne fait plus l’ombre d’aucun mystère. Réunis hier au parc de la vallée de Kingakati, domaine agro-touristique du président honoraire Joseph Kabila, à près de 80 Km du centre-ville, ces parlementaires ont réaffirmé leur fidélité au géniteur de leur famille politique.
« Nous, députés nationaux et sénateurs membres du FCC, saisissons cette opportunité que nous offre la présente rencontre du parc de la vallée de Kingakati, pour réitérer à vous, notre autorité morale, son Excellence Kabila Kabange Joseph, notre soutien, notre fidélité et notre attachement indéfectible en ce moment crucial de l’histoire de notre très cher pays, la République démocratique du Congo », rassurent les 338 parlementaires, présents à la grand’messe de la ferme présidentielle, dans leur déclaration lue.
Devant Joseph Kabila debout, moulé dans un safari noir, tous se sont engagés à respecter scrupuleusement, les idéaux prônés par leur famille politique pour le bien-être du peuple congolais et la sauvegarde de la paix, de l’unité nationale et disent-ils, l’intégrité de l’immense territoire du pays. « Soyez rassuré que les 338 élus ainsi que les sénateurs membres du FCC sont acquis à la cause noble que votre excellence défend », promettent-ils à l’autorité morale de leur plateforme.
SEREINS ET DETERMINES
Face au climat politique délétère actuel dans le pays, les parlementaires du FCC se déclarent imparables. A haute et intelligible voix, ils affirment que rien ne saurait les éclabousser. Bien au contraire. Les membres des deux chambres du Parlement battant pavillon FCC, disent demeurés sereins et déterminés à rester unis au sein de leur label politique, dont l’acte de naissance a été signé en juin 2016 dans cette même ferme de Kingakati.
Vu de plusieurs analystes de l’actualité politique en RD Congo, cette déclaration du FCC sonne comme une réponse claire, à tous ceux qui espéraient fragiliser la Kabilie, par le débauchage de certains de ses membres, dans la perspective d’une nouvelle majorité parlementaire que recherche le Président Félix Tshisekedi. Dès lors que les 338 députés nationaux du FCC réaffirment leur fidélité à Joseph Kabila, les calculs du camp adverse devraient donc changer.
Au-delà de cette dynamique collective qui procède d’une discipline librement consentie, les députés nationaux du FCC sont donc tenus à une double contrainte. La première obligation morale est le respect de l’acte d’engagement ou de loyauté à Joseph Kabila, signé le mercredi 20 février 2019 à Kingakati, par tous les commandants en chef des regroupements politiques membres du FCC.
Dans cet Acte d’engagement, le FCC se muait en majorité parlementaire aussi bien à l’Assemblée nationale que dans les Assemblées provinciales. Dire que tous les signataires s’étaient résolus à demeurer toujours unis et solidaires sous le leadership de Joseph Kabila.
Par ailleurs, la deuxième obligation est d’ordre légal. A savoir la stricte observance des dispositions des articles 26, 46 et 54 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui, sans équivoque, règlent ou verrouillent toute transhumance en pleine législature. L’article 26 stipule qu' »au début de chaque législature, les partis et regroupements politiques déposent au bureau provisoire de l’Assemblée nationale, une déclaration d’appartenance à la majorité ou à l’opposition politique dûment signée par chacun d’eux. »
En ce qui concerne l’article 46 dudit Règlement intérieur de la Représentation nationale, dument validé le 6 août 2019 par la Cour constitutionnelle, stipule postule que « les groupes parlementaires ainsi formés le sont pour la durée du mandat ». Un autre verrou indéboulonnable est celui contenu dans l’alinéa 3 de l’article 54 du bréviaire des membres de la Représentation nationale. Cette disposition précise qu' »un député ne peut faire partie que d’un seul groupe parlementaire. Il l’exerce de droit une fois au cours de la législature. Un député qui quitte son groupe parlementaire perd le droit de s’affilier à un autre groupe, il devient non-inscrit. Il est ainsi du député qui est exclu de son parti politique ».
Considérant la dynamique des parlementaires du FCC qui s’est dégagée hier jeudi 29 octobre, en faveur de la fidélité à Joseph Kabila, compte tenu aussi des dispositions légales énumérées ci-dessus et sur lesquelles nul ne saurait transiger, de nombreux observateurs anticipent pour dire que désormais, l’équation se complique de plus en plus pour Félix Tshisekedi. Les contacts et les consultations des leaders des forces politiques et sociales les plus représentatives préconisées par le chef de l’Etat, comme le seul moyen à affaiblir la majorité du FCC au parlement, risquent désormais, de ne pas atteindre les objectifs poursuivis.
UN BAL DE CHAUVES ?
A priori, d’aucuns voyaient en l’initiative de Félix Tshisekedi, une espèce de bal de chauves, mieux au test de fidélité aux députés nationaux du FCC, très majoritaires à la Chambre basse. Nombreux sont ceux qui ont prédit des départs en série des parlementaires de la famille politique de Joseph Kabila, pour embrasser le camp adverse, moyennant une forte récompense politique qui serait , soit un poste ministériel, soit une fonction privilégiée au sein du Portefeuille, soit encore en diplomatie.
En vertu du principe sacro saint, selon lequel « les accords rendent esclave », les députés nationaux du FCC, par La profession hier, de leurs vœux perpétuels de fidélité à Joseph Kabila, envoient ainsi des signaux clairs à ceux qui espéraient réussir une grande pioche parmi eux. En réitérant leur loyauté à JKK, ces parlementaires ont ainsi déjoué les prédictions de tous ceux qui redoutaient une espèce de bal de chauves au sein du FCC, en marge des consultations de Félix Tshisekedi, annoncées depuis le vendredi 23 octobre pour cette semaine.
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