Le problématique de la hausse des prix du carburant à l’intérieur du pays s’est invitée au débat à la chambre haute du parlement ce jeudi 12 mai. Ce, à la suite de la motion du sénateur Papy Bazego, qui a présenté la situation notamment dans les provinces de Bas-Uele et Tshopo. À l’heure actuelle, le litre se vend respectivement à 5500 FC et 7000 FC, a fait savoir ce sénateur sans aller dans les détails.
L’élu de Bas-Uélé estime qu’au regard de la gravité de la situation, il est important qu’un haut membre du gouvernement central vienne s’expliquer.
« Il s’agit de la montée du prix du carburant à l’intérieur du pays comme elle a été il y a quelques semaines à Kinshasa. Dans les provinces de Bas-Uélé et à la Tshopo, le prix du litre se vend respectivement à 5500 FC et 7000 FC à l’heure actuelle avec comme conséquence la montée vertigineuse des prix des produits de première nécessité sur le marché, exposant ainsi les populations de cette contrée à une sorte de misère qui part à se généraliser. Le ministre des Hydrocarbures qui s’était prononcé en son temps sur la question lorsqu’il était observé à Kinshasa, avait semblé proposer une solution qui, malheureusement, tarde à donner ses effets à l’intérieur du pays. Au regard de la situation actuelle et vu le rythme que prend la situation économique dans notre pays, je propose à ce qu’un responsable plus élevé du gouvernement puisse venir s’expliquer ici devant la plénière de notre chambre pour pouvoir nous rassurer sur la situation économique de notre pays. Il ne faut pas oublier que le Congo ne fait pas exception par rapport à la situation que traverse la planète vu la situation de guerre que connaît l’Ukraine avec la Russie », a fait savoir le sénateur Papy Bazego, auteur de la motion d’information.
En réaction, le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, a salué cette initiative et demandé à Papy Bazego d’appliquer le règlement intérieur.
« C’est une motion d’information. Elle n’appelle pas le débat mais tout ce que je peux vous dire, c’est de faire application du règlement intérieur. Initiez une question orale ou question écrite avec ou sans débat à l’égard de la personne que vous croyez être mieux placé pour apporter la réponse à cette question. Ce qui est vrai, il faut que le gouvernement prenne les choses rapidement en main parce que la situation ne va pas se stabiliser si tôt. Je pense que c’est une question qui ne va pas être gérée politiquement ou alors en voulant faire plaisir, il faut éviter la complaisance parce que la réalité, elle est là, ce que nous consommons y compris le carburant pour la plupart disons la grande partie, elle nous vient de l’extérieur, il faut l’acheter, il faut disposer les devises quant à ce », a répliqué Bahati Lukwebo.
Et de poursuivre : « Les prix du carburant sont montés (…). L’avant dernière structure de prix était basée sur le prix du baril à 40 USD et depuis lors, on n’a pas su aligner le prix à la réalité. Aujourd’hui, le baril est au-delà de 120 USD, c’est ce qui a amené d’ailleurs le Nigeria à clouer presque tous les avions au sol parce que le prix du litre à la pompe est passé de 190 Neiras à 790 Neiras. Et donc on ne peut pas à la fois demander aux transporteurs de payer le carburant à 790 Neiras et ne pas réajuster le prix du billet, du fret donc il faut qu’il y ait un débat franc avec le gouvernement pour que le gouvernement prenne le courage de dire la vérité à notre peuple et qu’on puisse ajuster tant soit peu parce que c’est un problème de choix ou nous voulons la pénurie ou bien nous voulons ajuster le prix de manière à ce qu’il n’y ait pas de rupture de stock, c’est un débat très important à soutenir et très urgent donc la balle est dans notre camp cher collègue ».
Cette situation s’observe également dans d’autres coins du pays. Le prix du carburant a, encore une fois, grimpé depuis le week-end dernier dans la ville du Kwilu. Un bidon de 25 litres d’essence est passé de 75.000 FC à 85.000 FC et un litre de 2500 FC à 3500 FC.