RDC : le Panel des experts de la société civile doute de l’organisation des élections en 2023

Alors que les partis politiques se mettent en ordre de bataille pour rafler des sièges à tous les niveaux, le Panel des Experts de la société civile remet en cause l’organisation des scrutins par la commission électorale nationale indépendante (CENI), prévue constitutionnellement en 2023.

Dans un message d’alerte publié mardi 08 août 2022, signé par son coordonnateur Dieudonné Mushagalusa, cette structure de la société civile évoque un faisceau des faits pour interpeller les parties prenantes au processus électoral au pays. Il estime qu’il y a un chevauchement des opérations électorales mais également le retard dans la mise en œuvre du fichier électoral.

Chers congolais , le Panel des Experts de la société civile n’entend pas se dérober à ses obligations citoyennes, notomment en jouant son rôle d’annonceur d’alerte aux atermoiements d’un processus électoral piégé. Aujourd’hui, il y a chevauchement des opérations électorales, inadéquation des instruments juridiques, absence du calendrier électoral, faiblesse du management électoral , retard dans la mise en oeuvre de la feuille de route , mutualisation du fichier électoral, obscurité du financement des élections. Maintenant tout est clair que les élections n’auront pas lieu en 2023”, a indiqué Dieudonné Mushagalusha Cirhuza.

Voici le constat détaillé de la structure :

1. A 16 mois de la tenue des élections, la CENI ne manifeste aucun intérêt à publier le calendrier électoral qui est la seule boussole devant guider toutes les opérations en lien avec l’organisation et la tenue des élections dans notre pays dans le délai constitutionnel. C’est pour quel agenda ? Seule l’équipe de la CENI peut répondre aux objectifs de cette opacité ?

2. La feuille de route, qui en réalité, est le document de plaidoyer politique de la CENI, continue à souffrir en dépit des contraintes soulevées depuis sa publication au mois de février 2022 et semblent être le cadet des soucis de nos autorités politiques actuelles.

3. Malgré les multiples et persistantes contestations des autres parties prenantes sur la loi électorale, du reste en inadéquation avec le processus électoral, sa promulgation n’apporte rien dans son avancement. Ce qui laisse croire que les élections organisées dans une telle atmosphère ne seront pas apaisées.

4.La CENI projette déjà l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs en ayant recours à des données biométriques non prévues par la loi actuelle. Cas de l’Iris. Il est connu de tout le monde que c’est la loi qui précède toute opération électorale. Comment compte-elle s’y prendre par rapport à ce chevauchement ? La loi actuelle sur l’identification dispose que les nouveaux majeurs de 16 ans seront aussi électeurs le jour des élections, jusque-là prévues en 2023. Toutes choses restant égale, ceci implique qu’il faudra ajouter 2 ans sur la date prévue pour le lancement des opérations d’identification des électeurs en octobre 2022 selon la CENI. Cela nous ramènerait carrément en octobre 2024. Quid des autres opérations postérieures ? Et si, par défis, on arrivait à rentrer dans la politique de la mutualisation du fichier électoral (CENI-ONIP-INS) ce serait non seulement de l’imbroglio dans son opérationnalisation mais aussi et surtout une voie royale pour reléguer les élections aux calendes grecques.

5. L’opération en cours de la cartographie électorale suscite déjà des remous dans certaines provinces et peine à être matérialisée en plus d’une crise de confiance créée dans le chef de certaines parties prenantes au processus électoral. Ce qui entache le caractère de la transparence voulu des élections organisées en bonne et due forme. D’aucuns ne peuvent s’empêcher de chercher la cause dans la faiblesse du management et du leadership de l’équipe actuelle de la CENI.

6. Enfin, nul n’ignore la problématique actuelle du financement des opérations électorales et du jeu de « ping-pong » entre la CENI et le Gouvernement sur l’éventuel plan global des décaissements, l’un accusant l’autre de manque de transparence dans la gestion des passations des marchés publiques et l’autre qui met en doute la bonne foi de l’autre. D’aucuns ne peuvent comprendre cette situation ambiguë qui ressemble à une stratégie pour distraire le peuple congolais afin de montrer à la face de l’opinion publique que la responsabilité de l’échec de l’un ou de l’autre doit être recherchée ailleurs.

Pour ce faire , le Panel des Experts de la société civile appelle les parties prenantes de s’en saisir et d’agir en conjugaison des efforts pour préserver les acquis de la démocratie mais également également aboutir aux élections transparentes et apaisées.

depeche.cd

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