Plus d’une année après être suspendu par l’ancien vice-premier ministre de l’intérieur Daniel Aselo, le directeur général de l’Office national d’identification de la population (ONIP), Richard Ilunga est réhabilité dans ses fonctions. Jacquemain Shabani, l’actuel VPM de l’intérieur lui a notifié cette mesure de la levée de sa suspension à la suite de l’ordonnance en référé-suspension ROR.645 du Conseil d’État, la plus haute juridiction de l’ordre administratif en République Démocratique du Congo prise en date du 13 juin de l’année en cours.
Cette réhabilitation coïncide avec l’interpellation du Chef de l’État Félix Tshisekedi lors de la 5e réunion du conseil des ministres au sujet du processus de production et délivrance de la carte d’identité nationale par l’Office national de l’identification de la population (ONIP). Ce processus piétine. Ce jour, seul Félix Tshisekedi et quelques personnalités du pays ont obtenu leur carte d’identité.
Mais le processus a connu d’imbroglio suite notamment à des irrégularités dans le contrat avec groupement Afritech/Idemia, avait relevé l’inspecteur chef des services de l’Inspection générale des finances (IGF), Jules Alingete Key. Dans sa lettre consultée par ACTUALITE.CD au mois de juin dernier, IGF indiqué que le contrat indiquait 697 millions USD dont 104 millions USD d’apport de l’État congolais (20 millions déjà disponibilités ) et 193 millions à apporter par Afritech/Idemia
Le groupement Afritech/Idemia ne dispose pas de ressources pour financer sa participation. Le contrat prévoit que l’État congolais fournisse à ce groupement une garantie devant lui permettre de lever des fonds auprès des banques commerciales. Ladite garantie portera sur la séquestration des avoirs de la Banque centrale du Congo par la banque commerciale prêteuse. Cette opération tombe dans l’illégalité voire dans l’impossibilité. Le coût total de ce projet est jugé surfacturé en ce qui concerne particulièrement la construction des infrastructures du projet évaluées à 444 millions USD. La durée prévue du contrat pour 20 ans de partage des produits du projet (2 milliards USD) dont 60% au bénéfice d’Afritech/Idemia, 20% pour l’État congolais et 20% pour le remboursement de la dette ne se justifie pas, étant donné la nullité de l’apport d’Afritech/Idemia qui reste conditionné par la garantie de l’État », avait expliqué l’IGF.
Dans le même registre, la firme française Idemia/France contactée par l’IGF, ne reconnaît pas sa participation à ce projet de cartes d’identité en RDC mais affirme que la société Afritech est un client qui pourra s’approvisionner auprès d’elle en équipements. L’IGF conclut que la dénomination utilisée dans ce projet Afritech/Idemia est « une usurpation ». L’IGF souligne que les réponses à ces observations constituent « des préalables pour la poursuite de ce projet dont 20 millions USD déjà débloqués par le Trésor public mais non encore utilisés, en attendant les réponses satisfaisantes aux dites observations ».
/actualité.cd