RDC : le déficit budgétaire se creuse de 32% à fin février 2020

Le solde déficitaire des opérations financières de l’Etat s’est creusé de 32% entre fin janvier et fin février 2020. Il est ainsi passé de 137 milliards de CDF à 180 milliards de CDF. Ce qui dégage un cumul de 317 milliards de CDF sur la période. Si ce cycle des déficits s’écarte de la trajectoire des prévisions, il réduit également les chances de la Rd Congo à satisfaire aux critères quantitatifs du Programme de référence en cours avec Fonds monétaire international.

D’après les statistiques de la Direction du trésor et des moyens de financement du ministère des Finances, ce solde déficitaire des opérations financières de l’Etat a été financé de 119 milliards de CDF par la série d’émissions des Bons du Trésor. Visiblement, la différence du financement de ce déficit, soit 198 milliards de CDF, a été couverte par les avances monétaires de la Banque centrale au Gouvernement.

Ce qui est total déphasage avec les prévisions du Plan de trésorerie arrêté au 20 février dernier. Ce dernier tablait sur une prévision d’un solde négatif de 47,3 milliards de CDF à financer totalement par les émissions des Bons du trésor. Et que le mois de février devrait marquer la rupture avec le financement monétaire. Hélas !

En attendant que les mesures gouvernementales visant à retrouver l’équilibre puissent produire leurs effets, le décor est planté pour que le mois de mars en cours se termine avec un autre déficit dans la même proportion. Et ce, dans un contexte où le Gouvernement envisageait, pour le premier trimestre, un solde négatif de 58 milliards de CDF.

Avec trois mois des déficits successifs, estiment des analystes, il ne faudra pas un dessin pour comprendre que l’évaluation du Staff monitored program (SMP) du FMI prévue à fin mars à Kinshasa attribue une première note négative à la Rd Congo. 

Si le Gouvernement compte sur l’échéance fiscale d’avril pour relever le niveau des recettes publiques, il est de ce fait contraint de réduire sensiblement le train des institutions politiques afin de soulager la pression des dépenses contraignantes sur les maigres recettes disponibles. L’objectif étant d’équilibrer le niveau des dépenses à celui des recettes et éventuellement dégager un solde positif successivement au mois d’avril et de mai afin de mériter une note positive du FMI.

« Concernant les causes du déficit, elles tiennent davantage à la sous réalisation des recettes comparativement aux prévisions qu’aux dépassements observés au niveau des dépenses », commentent les experts du ministère des Finances.

En d’autres termes, si les assignations de mobilisation des recettes étaient atteintes, le déficit n’allait pas s’évaluer dans les mêmes proportions.

Au demeurant, il y a lieu d’observer que les recettes mobilisées par l’Etat congolais jusque-là, dans le cadre de l’exécution du Budget 2020, ne rencontre pas le niveau des dépenses effectuées. Si au début du mois il y a des légers excédents, dès lors que le processus de paie est enclenché vers la quinzaine, le déficit reprend sa plonge.

Sous le leadership du chef de l’État, indique le ministère des Finances, le Gouvernement a poursuivi ses efforts pour préserver l’adéquation entre l’exécution des opérations financières de l’État et la nécessaire stabilité du cadre macroéconomique.

« En dépit des contraintes considérables affectant la trésorerie publique, les efforts déployés dans la gestion des Finances Publiques ont consisté à contenir le train de vie de l’État dans les limites de ses ressources disponibles. Cela en droite ligne avec les engagements conclus dans le cadre du programme de référence avec Fonds Monétaire International », précise – t – il.

Dans l’hypothèse l’impact de la crise sanitaire internationale impactait sérieusement la mobilisation des recettes publiques de la Rd Congo, le Gouvernement aura le choix de dialoguer avec le FMI en vue d’étendre la période de la troisième évaluation du Programme de référence.

Acturdc.com

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