L’épilogue politique de l’entérinement contesté de Ronsard Malonda à l’Assemblée nationale pour diriger la Centrale électorale est connu. Invitée de l’émission Top press sur la radio Top Congo, jeudi 17 septembre, Jeanine Mabunda a lâché du lest. Cela, même si elle s’est montrée réservée sur les détails dans cette affaire.
La présidente de l’Assemblée nationale qui s’est recroquevillée sur « la compétence liée » de son institution dans le processus de désignation des membres de la Céni, a reconnu que la désignation de Malonda n’a pas fait l’unanimité. De ce fait, elle estime qu’au regard de la forte charge politique qui entoure cette affaire, « il ne peut pas qu’engager l’Assemblée nationale ». « Il faudrait aussi qu’au niveau de différentes machines politiques qu’il y ait sans doute un chemin de dialogue et d’harmonisation. Mais je pense que les patrons politiques sont connus », a-t-elle clairement indiqué.
Au lendemain de la rentrée parlementaire pour une session budgétaire mais qui s’annonce également être celle de tous les enjeux politiques, entre autres, les réformes électorales, la présidente de l’Assemblée nationale a donné de la voix, notamment sur l’affaire Ronsard Malonda.
Invitée jeudi 17 septembre, de l’émission Top press sur Top Congo Fm, la présidente de l’Assemblée nationale a finalement donné la position de son institution. Déjà sur l’entérinement de Malonda jugé « opaque » à l’Assemblée nationale, et qui ne s’est fait suivre d’aucun effet d’ailleurs, puisque l’ordonnance présidentielle n’a jamais été signée, Jeanine Mabunda a simplement esquivé : « Il faut poser la question aux confessions religieuses. Chacun dans sa composante s’autodétermine. Nous l’Assemblée nationale, notre compétence est liée. Les textes sont clairs ».
C’est en réagissant à une question relative aux manifestations de colère dans toute la République à la suite de cet entérinement « opaque », que la présidente de l’Assemblée nationale a finalement reconnu que le sujet n’a pas fait l’unanimité.
« Mais l’unanimité n’est pas toujours la solution la plus aisée. L’Assemblée nationale n’est qu’un des rouages. Les textes nous guident et nous donnent des éléments des réponses… », a-t-elle expliqué.
Dans la foulée, Jeanine Mabunda admet que l’affaire Malonda est « un sujet qui ne peut pas engager que l’Assemblée nationale ». Elle en donne la raison en proposant même une issue : « Il y a une forte charge politique sur ce dossier. Il faudrait aussi qu’au niveau de différentes machines politiques qu’il y ait sans doute un chemin de dialogue et d’harmonisation. Mais je pense que les patrons politiques sont connus ».
En juillet dernier, plusieurs manifestations contre Malonda – soupçonné d’être un pion système de l’ancien président Joseph Kabila – ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, avec des morts d’hommes. Et depuis, les confessions religieuses demeurent divisées. Et pourtant.
Va-t-on vers un nouvel épisode, celui de revoir ces confessions religieuses revenir sur la table pour dégager un consensus qui aboutira à la désignation d’un candidat, accepté par le peuple congolais ? Rien n’est exclu. Ce qui est sûr, c’est la page Malonda qui est d’abord tournée.
Des sujets qui changent le quotidien des Congolais
Pour la présidente de l’Assemblée nationale, ce qui va intéresser les Congolais au cours de cette session de septembre qui est budgétaire, ce sont des questions très concrètes qui touchent au quotidien de la population, à savoir : la santé, l’éducation, la sécurité.
« C’est assez loin des joutes et batailles politiques », estime la Jeanine Mabunda.
Pour elle, les attentes des Congolais qui demandent aux politiques de leur donner de l’espoir sur des sujets concrets qui changent leur quotidien, est une interpellation.
« Est-ce que nous allons finalement continuer à prendre en otage l’espace politique avec des sujets qui n’intéressent pas les Congolais ou bien nous sommes, plutôt, comme élus, à l’écoute des Congolais ? », s’interroge la speaker de la Chambre basse du Parlement.
Et de poursuivre : « Je citerai la loi portée par Eve Bazaiba en exemple des lois adoptées pour le peuple.Elle porte sur les droits de personnes vivant avec handicap qui sont au nombre de 10 millions en RDC. Il y a aussi la loi sur l’agence de lutte contre la corruption et celle sur les peuples autochtones ».
Pour ce faire, Jeanine Mabunda pense qu’« il faut une vision, un programme du gouvernement. Il faut de l’argent pour repartir les richesses de manière à permettre à chacun d’avoir quand même le sentiment qu’il peut s’y retrouver ».
Ainsi, soutient-elle, « les questions éminemment politiques doivent céder le pas aux questions qui intéressent la majorité de Congolais d’abord ».
Revenant sur le bilan de la session de mars, la présidente de l’Assemblée nationale a indiqué que c’était une session qui a permis de confronter les différentes visions politiques matérialisées par une vision législative.
« C’est vrai qu’il a eu des divergences de vues entre les différentes sensibilités politiques, c’est cette session a été celle où on a commencé à mettre en branle de façon très opérationnelle les commissions de contrôle. Nous avons fait un travail assez intéressant par rapport aux préoccupations des Congolais en matière de sécurité. C’est l’Assemblée nationale qui était la première à inviter, ensuite à interpeller le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Défense, sur les questions de sécurité. Des questions de sécurité assez graves parce qu’elles portent atteintes à la sécurité de nos populations. La commission Défense et sécurité a ainsi travaillé activement… »
Avec la Covid-19, l’Assemblée nationale avait mis sur pied la commission multisectorielle de lutte contre la Covid-19. C’est« parce qu’à un moment, nous étions interpellés par la population sur notre droit de regard sur la riposte et les mesures prises (confinement, etc.) », rappelle-t-elle dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie.
Réformes électorales ?
La session de septembre étant constitutionnellement budgétaire, la présidente de l’Assemblée nationale estime qu’il appartient à la conférence des présidents de décider si les réformes électorales seront abordées.
« Nous avons effectivement vu un florilège de réflexions sur la question électorale, mais l’Assemblée nationale fonctionne avec un Règlement intérieur.Nous avons une conférence des présidents. Et donc lorsque nous ouvrons la session parlementaire, nous sommes guidés par les textes qui indiquent que la session de septembre est budgétaire. Nous intervenons aussi en groupe de façon collective à définir un calendrier de travail. Puisque le calendrier n’est pas encore discuté ni soumis à la conférence des présidents, ce serait discourtois de ma part à prédéterminer un agenda seul à mon niveau », indique-elle.
Selon Jeanine Mabunda, un choix sera fait sur les différentes initiatives : « Nous avons reçu plus de 300 initiatives : demandes de contrôle, propositions de lois, et donc c’est une matière très abondante qui s’ajoute à la matière première qui est l’examen du budget ».
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