Noël Tshiani Muadiamvita, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018, a jeté un pavé dans la marre en proposant le verrouillage de l’accès à la magistrature suprême qui soit désormais réservé aux Congolais nés de père et de mère. Cette question est au cœur de vives polémiques en RDC.
Dans le but d’apaiser les esprits et de renforcer la paix sociale, le président de l’association « Les amis de Fatshi [Félix Tshisekedi ndlr] », une structure de soutien aux actions du chef de l’État, préconise l’institutionnalisation d’une présidence de la République tournante entre les personnalités de différentes provinces du pays en tenant compte de l’ancienne configuration avant le démembrement.
« Nous avons déjà eu un président du Kongo Central, un autre du grand Équateur, deux autres issus du Katanga et aujourd’hui, nous avons un autre qui vient de l’espace Kasaï. Demain, nous risquerons d’avoir encore un président de la République Kasaien ou peut-être même un autre du Kongo Central ou même encore un troisième provenant du Katanga. Nous devons éviter celà. Pour contourner ce problème, nous proposons qu’il ait une présidence de la République tournante entre les personnalités de différentes provinces. Il faut que demain les personnalités qui vont postuler ne soient pas issues de provinces qui ont eu déjà à diriger ce pays. Ces provinces devront attendre leurs tours. Ici, nous les considérons en fonction de l’ancienne configuration avant le démembrement », a déclaré Jeannot Kabuya dans une interview accordée le mardi 01 juin 2021 à 7SUR7.CD.
Il a expliqué que la quintessence de sa proposition est de mettre un terme à la marginalisation de certaines provinces et de remédier au débat sur la congolité soulevé par N. Tshiani.
« Le moment est opportun puisque je veux corriger le débat stérile qu’il y a aujourd’hui sur la congolité et qui dérange certaines personnes notamment dans le camp de Katumbi. Pour nous, la présidence de la République tournante donne l’occasion à chaque province de voir un jour l’un de ses fils au sommet de l’État », a-t-il fait savoir.
Outre cette initiative, J. Kabuya dit travailler avec son équipe pour soumettre une proposition de loi au parlement relative à la durée du mandat du président de la République. Pour éviter les velléités de glissement, il prône un septennat qui ne soit pas renouvelable.
« Je veux qu’on arrête d’avoir un président ayant un mandat de 5 ans renouvelable une fois. Pour nous, un seul mandat de 7 ans suffit. En 7 ans, un président aura le temps de faire ses preuves et d’appliquer son programme. Quand il termine son mandat, il n’aura plus droit de se représenter. Dans le cas échéant, une révision de la constitution est nécessaire pour ajouter deux ans au président Tshisekedi en 2023 et après, il ne sera plus candidat. Si ce n’est pas possible, on peut le faire après son deuxième mandat s’il sera réélu. Avec notre proposition, le schéma est clair dans la mesure où toutes les provinces seront représentées avec au moins un président de la République au bout de 77 ans », a dit J. Kabuya.
En ce qui concerne la démarche de N. Tshiani, J. Kabuya a estimé que ce dernier jouit de sa liberté lui conférée par la constitution tout en fustigeant les menaces dont il est victime par certaines personnes qui veulent attribuer sa proposition à une ethnie.
7sur7.cd