En proie à l’insécurité depuis plusieurs années suite à l’activisme des groupes armés locaux et étrangers, la province de l’Ituri attend du nouveau gouvernement piloté par la première ministre Judith Suminwa le rétablissement de la paix et de l’autorité de l’État dans cette partie du pays. Ceci est la demande de Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile de l’Ituri au cours d’un entretien accordé à ACTUALITE.CD mercredi 29 mai 2024.
Pour Dieudonné Lossa, l’accalmie observée ces derniers jours dans la province de l’Ituri ne peut se pérenniser que par le renforcement de la présence des militaires des forces armées de la République avec des moyens logistiques conséquents pour imposer la paix.
« La priorité pour la province de l’Ituri c’est la sécurité. Environ un mois maintenant nous sommes en train de vivre sous une accalmie et nous voudrions que cette accalmie puisse se pérenniser pour permettre à la population de vaquer librement à leurs occupations et ceux qui sont dans les sites des déplacés de rentrer dans leurs villages et se réinstaller et reprendre les activités quotidiennes. Ceux qui sont à l’étranger reviennent chez eux et nous pensons que cela peut être possible par le renforcement des éléments des FARDC dans la province avec des moyens logistiques conséquents et nécessaires », a plaidé Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile forces vives de l’Ituri.
Créé depuis juillet 2021, le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement, communautaire et stabilisation (PDDRC-S) n’est pas toujours opérationnel dans la province de l’Ituri. Cet acteur de la société civile espère que le nouveau gouvernement va doter des moyens à ce programme pour récupérer les jeunes actifs dans les groupes armés.
« Nous avons aussi pensé qu’on puisse maintenant relancer les activités de relèvement économique pour que les jeunes gens qui n’ont pas d’emplois ne puissent pas être facilement emportés par les groupes armés, même ceux qui étaient dans les groupes armés puissent se rallier aux activités génératrices des revenus. Parmi les activités de relèvement économique, nous voyons aussi la relance de la société Sokimo, cette société a fermé depuis plusieurs années et elle seule pouvait engager plus de 2000 personnes en Ituri. Donc ça va contribuer aussi à diminuer le taux de chômage et promouvoir l’emploi pour la population de l’Ituri », a-t-il fait remarquer.
Et d’ajouter :
« Tant que les miliciens possèdent des armes, ils ne se sont jamais démobilisés, on peut toujours craindre. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de mettre vraiment des moyens pour rendre opérationnel le PDDRC-S dans la province de l’Ituri. Dans la province de l’Ituri, le PDDRC-S n’est pas opérationnel, ils n’ont pas les moyens pour leurs actions, donc si on met les moyens à leurs dispositions, on va les aider à être opérationnel ».
La publication de ce gouvernement intervient près de cinq mois après l’investiture du Président Félix Tshisekedi mais aussi près de deux mois après la nomination de la nouvelle première ministre Judith Suminwa Tuluka. Ce gouvernement est le fruit de la coalition majoritaire à l’Assemblée nationale à savoir l’union sacrée de la nation, famille politique qui a accompagné Félix Tshisekedi lors des élections générales de décembre 2023.
Le gouvernement Judith Suminwa Tuluka est très attendu face aux multiples défis que traverse le pays actuellement. Il s’agit notamment de la situation sécuritaire préoccupante dans l’Est du pays ainsi que de la situation socio-économique de la population, marquée notamment par la perte du pouvoir d’achat à la suite de la dépréciation de la monnaie nationale, le franc congolais.
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