Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, est sur le point de réussir à faire basculer la majorité parlementaire de son côté. Modeste Bahati Lukwebo, à qui il a confié la mission d’information, donnera plus d’éclairages.
Toutefois, les indicateurs les plus fiables sont la déchéance du bureau Mabunda ainsi que la rencontre du 3 janvier dernier entre le Président de la République et des membres de l’Assemblée nationale, rencontre au cours de laquelle 312 députés nationaux ont officiellement adhéré à l’Union sacrée de la nation (USN).
La moisson est largement abondante pour le camp de Félix Tshisekedi. De l’autre côté, le FCC se vide au quotidien. Des départs massifs sont enregistrés tous les jours, des personnalités politiques, regroupements, plateformes et partis politiques claquent la porte. Les uns font des déclarations publiques, d’autres préfèrent le silence.
Néanmoins, si, dans le camp présidentiel, on salue les adhésions d’Alphonse Ngoy Kasanji, Jean-Lucien Bussa, Justin Bitakwira ou encore de Jean-Pierre Lihau, on ne peut s’interdire de se demander si ces personnalités sont sincères dans leur engagement brusque.
Ils doivent rassurer avoir pris leur décision en âme et conscience, et savoir que le peuple est plus que jamais vigilant. Leurs faits et gestes sont suivis à la loupe.
Il y a de cela quelques jours, Lambert Mende, contre toute attente, a été reçu au Palais de la Nation par le Président de la République. Au même moment, Adolphe Lumanu s’est invité au bureau de Kitenge Yesu, Haut représentant du chef de l’Etat. Bien avant cela, c’est Aubin Minaku qui avait été reçu, presqu’en catimini, par Félix Tshisekedi. Des informations ont également fait état de la présence d’Emmanuel Ramazani Shadary à la réception du Palais de la Nation.
L’Union sacrée a été créée dans le but de sauver la nation congolaise en danger, selon son initiateur Félix Tshisekedi. Ce dernier a estimé que le pays avait été pris en otage par le FCC. Raison pour laquelle il s’est débarrassé de cette encombrante coalition.
Alors que d’aucuns s’attendaient désormais à une cohabitation, les choses ont tourné autrement. La majorité parlementaire tend à basculer du côté de l’USN.
Le Président de la République a manifesté sa bonne foi en accueillant, à bras ouverts, tous les ex FCC reconvertis membres de l’Union sacrée de la nation. ” Vous avez un président qui vous écoute… ne vous laissez pas intimider par ceux qui vous chantent à longueur des journées que vous avez trahi… “, leur a-t-il dit.
Mais l’opinion tient à savoir l’intention réelle des adhérents de dernière heure. Que vont-ils exiger en échange de leur adhésion ? Quel est le prix que Félix Tshisekedi devra payer ? Autant de questions qui méritent des réponses.
Mais, en créant l’USN, Félix Tshisekedi entend mettre en application son programme de campagne électorale pour le développement de la République démocratique du Congo. Il a donc besoin de gens qui l’accompagnent dans cette vision.
Déjà, le tout premier test de la solidité de l’USN aura lieu lors de l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Le nombre de voix pro Union sacrée de la nation devra correspondre avec celui des adhésions à cette plateforme. S’il arrive qu’il est en deçà, même si les candidats de l’USN sont élus, il faudra déjà se poser des questions quant à l’avenir de cette plateforme politique. Car, plusieurs dispositions législatives devront être modifiées. Et, pour y parvenir, tous les députés USN devront rester fidèles à la vision du Président de la République.
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