RDC: la réponse ferme de Félix Tshisekedi à Paul Kagame
La tension entre Kinshasa et Kigali ne faiblit pas. Le président congolais est revenu sur les rapports avec son homologue rwandais au cours d’un entretien avec les jeunes à la Cité de l’Union africaine: « (…). Débarrasser l’Afrique de ce genre des dirigeants, des dirigeants rétrogrades qui ramènent les méthodes des années 1960 et 1970. Alors qu’en Afrique, on avait décidé de mettre fin aux bruits des armes », a dit Félix Tshisekedi mercredi recevant une délégation de 250 jeunes venus de toutes les provinces.
Et d’ajouter:
« L’Afrique doit passer à autre chose. L’Afrique est la dernière de la classe à cause des guerres et des divisions. Nous nous étions entendus comme ça. Malheureusement, ce n’est pas arrivé comme ça. C’est à cause des dirigeants comme Paul Kagame ».
Devant ces jeunes réunis à l’initiative du Conseil national de la jeunesse, il s’est montré très ferme: « Il s’enorgueillit d’être un faiseur des guerres, un spécialiste des guerres. Il en est fier. Moi, à sa place, je me cacherai. J’aurai honte d’assumer le fait qu’on sème la guerre et la désolation. C’est honteux. Je dirai même diabolique. Nous n’allons pas manger ce pain-là ».
Félix Tshisekedi a nuancé ses propos au sujet de la différence entre le Rwanda et le régime rwandais: « Ne haïssez pas les étrangers. À propos du Rwanda, cela ne sert à rien de regarder le Rwandais comme ennemi. C’est le régime rwandais avec à sa tête Paul Kagame qui est l’ennemi de la RDC. Les Rwandaises et les Rwandais sont nos frères et sœurs ».
Ce n’est pas la première réponse de Kinshasa à Kigali. Le 1er décembre déjà Patrick Muyaya s’était chargé de réagir aux propos du président rwandais.
« Je pense que le président Kagame n’a pas la qualité pour faire un quelconque commentaire sur ce qui concerne les élections », avait déclaré le ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement congolais.
« Est-ce que la liberté d’expression existe au Rwanda? « Est-ce qu’une liberté de manifestation existe au Rwanda? Non. Il vaut mieux d’abord qu’il regarde chez lui (…) si lui il est en mesure de supporter une quelconque opposition à sa pensée unique (…)Pour tout ce qui concerne la démocratie, mondialement il est le dernier sur la liste », a ajouté le porte-parole et ministre de la Communication.
Pour le contexte, dans un discours à la nation, Paul Kagame avait estimé que le problème pourrait être réglé si la RDC, où une présidentielle doit avoir lieu fin 2023, n’essaie pas « de créer les conditions d’une situation d’urgence pour que les élections n’aient pas lieu ».
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