RDC : La réaction à chaud de Pierre Polepole par rapport au décryptage de M. Hubert Tshiswaka Masoka, au sujet de l’exode de la population du grand Kasaï vers le Katanga

J’ai apprécié à juste titre les déclarations de Me Hubert Tshiswaka Masoka dans sa lettre publiée le 06 avril 2022 et qui circule sur les réseaux sociaux relative a son indignation sur les propos qu’il considéré séparatistes et désobligeants prononcés par la Princesse Munongo Inamizi
J’ai trouvé que les conclusions auxquelles a abouti M. Hubert Tshiswaka sont réfléchies même si je ne peux m’empêcher d’apporter quelques avis contraires sur certains points ci-dessous :

  1. Je suis tout à fait d’accord qu’un député représente la nation et ne devrait par conséquent pas diviser le peuple. Ce que Mme Munongo inamizi n’a pas fait d’ailleurs. Cela, devrait être valable pour le Président de la République qui incarne l’institution Présidence de la République et donc symbolise ainsi l’unité nationale. J’aurais donc voulu vous entendre faire les mêmes reproches au Président de la République au moment où ce dernier déclarait à ces frères du même groupe tribal :  » mashi amu menu » qui se traduit par vous êtes mon sang.
    Pour ne l’avoir pas relevé dans les annales de vos inquiétudes, cela discrédite votre démarche et vous plébiscite tribaliste lorsqu’on considère que vous intervenez non pas pour promouvoir les droits, mais juste par instinct tribal.
  2. La constitution ayant consacrer la liberté d’opinion, chacun est libre de se prononcer sur un sujet d’actualité qui intéresse la vie nationale.
    Il n’est pas interdit qu’un citoyen développé des pensées et de défend des idées autour des avantages qu’un état indépendant du Katanga pourrait procurait aux Katangais surtout que cela avait déjà existé dans l’histoire de notre pays et celle du Katanga.
    Pour aller plus loin, la constitution ayant prévu des mécanismes de sa modification, et donc la voie d’une pétition peut conduire à sa modification allant jusqu’à des telles conclusions sans que cela ne soit perçu comme une rébellion. La loi ne fixe pas les limites de la pensée et des opinions surtout que les idées sont obligées de se choquer pour qu’une lumière jaillisse.
  3. Il est vrai que la constitution consacre la liberté de mouvement à toute personne implantée sur le territoire congolais, c’est-à-dire, y compris les étrangers. Mais elle finit par réglementer cela en précisant : dans les conditions fixées par la loi. C’est-à-dire chaque mouvement doit être réglementé (titres de voyage, définition de la résidence à l’arrivée, motifs de voyage… On ne peut pas voyager pour aller dormir dans des kiosques, ou encore devant des magasins, donc pas de maîtrise de domicile, et surtout voyager pour des motifs inconnus.
    Réglementer le mouvement des personnes ne devrait pas être considéré comme relevant du tribalisme.
    Cependant, dans le cas sous examen qui concerne les migrants en provenance de l’espace Grand Kasaï, pour être sérieux, nous ne devrions pas parler du déplacement d’un individu, mais plutôt d’un flux migratoire qui sort d’un cadre normal de déplacement, et nous amène dans une situation de crise. Une crise qui doit interpeller non seulement les gouvernements mais aussi les agences humanitaires par le fait de l’arrivée massive des migrants économiques en détresse pour lesquelles le gouvernement accuse son impuissance à gérer la situation. Quoi donc de plus normal pour que n’importe quel congolais épris de bon sens comme c’est le cas avec la Princesse Munongo Inamizi, que d’alerter les responsables comme vous venez d’ailleurs de le faire dans votre document.
  4. j’ai été choqué d’entendre votre appel au Président de la République à suivre le chemin de ces prédécesseurs qui ont construit des cite comme Gbadolite, Kingakati, Kashamata etc… en construisant l’espace Grand Kasaï.
    Ma réaction est que nous n’avons pas besoin d’un Président de la République qui va de nouveau construire Gbadolite, Kingakati, Kindu… d’ans les conditions où cela avait été fait à l’époque, surtout si cela n’est consigné dans aucun programme ni budget validé pas l’Assemblée nationale.
    Votre plaidoyer constitue un appel masqué à la fraude et au détournement de l’argent publique au profit de l’espace du Kasaï.
    Nous sommes tous convaincu que les Provinces du grand Kasaï ont besoin d’un renforcement en infrastructures communautaires de base. Le plaidoyer à faire doit être orienté à tous les niveaux, c’est-à-dire le gouvernement central, provincial et les différents parlements afin de prévoir des budgets conséquents pour cette zone, mais aussi un plaidoyer aux dignes fils de cet espace pour modifier leurs comportements en ce qui concerne le choix de leurs investissements.
    La répression systématique des détourneurs des derniers publics, surtout lorsqu’il s’agit des ressortissants de cet espace concerné car cela empêche le développement rapide.
  5. Enfin, je suis d’accord avec les propositions des différentes lois qui peuvent être bénéfiques, à l’exception de celle relative à la restriction faites aux enfants des fonctionnaires publiques de poursuivre les études à l’étranger.
    Le choix des études des enfants doit rester une liberté guidée par les ambitions des enfants dont le développement personnel ne doit être freiné pour aucun prétexte tant que cela est pris en charge par des sources financières non occultes
    On ne peut pas sous prétexte de la bonne gestion empêcher un enfant d’aller apprendre une nouvelle technologie en Russie, Chine… juste du fait de son lien avec un parent fonctionnaire public.
    Le pays ne garantit pas l’apprentissage de toute la technologie autant que le Japon, la Chine malgré le niveau de leur développement continuent d’envoyer leurs enfants étudier en occident pour acquérir des nouvelles connaissances scientifiques utiles à la société congolaise.
    Pierre Polepole
  1. Rédaction/acturdc.com
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