RDC : Incapable de supporter la contradiction, Tshisekedi veut passer par des raccourcis!

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Le pouvoir arrête le pouvoir! C’est en tout cas par cette phrase que se résume la gestion moderne du pouvoir dans un système qui se veut démocratique dans le monde entier. Mais en République Démocratique du Congo, le Chef de l’Etat  Félix Tshisekedi veut, visiblement avoir le contrôle sur tout et dans n’importe quelles circonstances; il tente des raccourcis.

Félix Tshisekedi s’est adressé aux congolais via un message télévisé ce vendredi 23 octobre 2020. Une adresse qui arrive dans un climat politique tendu caractérisé par une méfiance acerbe dans la Coalition Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président et Cap pour le Changement (CACH).

Incapable de diriger la coalition

Dans son très attendu message annoncé dans l’émotion, quelques heures seulement après la prestation « controversée » de serment des trois juges constitutionnels, Tshisekedi veut jeter tout ce qui ne va pas sur ses partenaires du FCC.

Il dénonce des divergences persistantes entre les signataires de l’accord de coalition FCC-CACH sur les questions relatives à la paix et à la sécurité nationale, à la Commission Électorale Nationale Indépendante, à l’organisation des élections, à la gestion du portefeuille de l’Etat, à la territoriale, à la diplomatie, à l’Indépendance de la justice et à l’instauration de l’Etat de droit , « qui sont un enjeu majeur pour la Nation ».

C’est dans ce cadre, qu’il annonce le début des contacts visant à consulter les leaders politiques et sociaux les plus représentatifs, afin de recueillir leurs opinions à l’effet de créer une union sacrée de la Nation.

Ces consultations, a-t-il dit, visent la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays.

En clair, Tshisekedi dit aux congolais qu’il n’y a que lui qui soit de bonne foi et que les autres sont des gens qui veulent lui mettre les bâtons dans les roues.

Pourtant, le Chef de l’Etat sait parfaitement d’où viennent ces divergences annoncées au cours de cette adresse : il est en coalition !

Alors qu’il avait le choix d’aller en Cohabitation, Tshisekedi a plutôt choisi la coalition avec son partenaire Joseph Kabila.

En effet, il serait anti-démocratique et même dictatorial pour Félix Tshisekedi, président de la République, soit-il, de prétendre user de ce qu’il appelle « prérogatives constitutionnelles » pour étouffer l’expression des autres institutions de l’Etat. C’est notamment le Parlement, le Gouvernement et le Pouvoir judiciaire. Malheureusement, depuis un temps, le locataire du palais de la nation qui se présente en véritable chef d’un parti politique l’UDPS en lieu et place du Chef de l’Etat voudrait jouer au populisme oubliant que le Congo n’est pas sous un régime présidentiel. Il faut faire avec le parlement, le gouvernement même quand ils ne sont pas de son audience. C’est ce qu’a voulu le “souverain primaire” en 2018.

Malheureusement, les derniers agissements du Chef de l’Etat et son entourage plutôt militant que républicain laissent transparaitre clairement et nettement l’incapacité à dialoguer avec des partenaires politiques et à tenter un coup de force avec la bénédiction des puissances occidentales, les Etats-Unis en premier dont l’agenda pour un Congo uni reste flou. Tout ça pour les congolais ? Seuls les naïfs peuvent y croire.

Pourtant, toutes les coalitions du monde ont des moments extrêmement difficiles que des partenaires tentent de surmonter si la volonté existe.

Tshisekedi tente des raccourcis

Visiblement, le non-respect des accords, s’appelle Tshisekedi. A partir de Genève en passant par  Nairobi avec son, ami et allié emprisonné, jusqu’à l’accord de gestion avec Kabila, l’actuel Chef de l’Etat Congolais ressemble au vrai champion des voltes-faces. C’est dans ce sens que Tshisekedi pense avoir trouvé des raccourcis, apprend-on avec l’aide de Mike Hammer, actuel ambassadeur des Etats-Unis en République Démocratique du Congo qui est devenu, selon nombreux, le vrai décideur au Congo.

Dans ces raccourcis, Tshisekedi voudrait se faire entourer de Modeste Bahati Lukwebo de l’AFDC-A qui, lors de son passage au Kivu a annoncé à certains de ses soutiens qu’il pourrait avoir droit à 5 ministères selon la promesse du Chef de l’Etat.

Dans la foulée, on pense ratisser large avec les anciens copains. Il s’agit de Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito et consorts. Objectif : tenter de se défaire du FCC et créer une nouvelle dynamique. Plusieurs de ces personnalités ont déjà discuté avec l’ambassadeur américain qui, est, visiblement le seul à connaître la suite des événements. Déjà ce samedi, l’ambassade des Etats-Unis en RDC évoquait sur son site une annonce importante du Président Tshisekedi avant que le message ne disparaisse quelques minutes plus tard.

Ces raccourcis choisis par Tshisekedi ne sont pas une nouvelle formule. Ils sont connus depuis des lustres en République Démocratique du Congo. Son prédécesseur, Joseph Kabila avait même réussi à en faire un modèle de gouvernance. Pour quel résultat ? L’actuel chaos en RDC pourrait notamment venir de là.

Les consultations annoncées dès la semaine prochaine ressemblent bien à du déjà entendu, à ce souci pour un président qui ne supporte visiblement pas la contradiction à vouloir comme son prédécesseur avoir la mainmise sur tout l’appareil de l’Etat pour en faire ce qu’il veut sous les applaudissements de ceux qui en ont marre de l’ancien régime. Mais pour quel usage finalement ? Peut-être pour en faire pire !

Sera-t-il cette fois capable de diriger la probable nouvelle coalition en cas de divergences à l’interne ? Et s’il tentait de respecter également ses partenaires en coalition, conscient que les dernières vraies-fausses élections en ont décidé ainsi?

Dès lors, il est primordial de s’interroger sur les capacités de l’actuel Chef de l’Etat à conduire le Congo vers l’émergence ; un Congo tolérant, un Congo de démocratie, lui qui est incapable de trouver des solutions pour des problèmes de la coalition et de supporter que les autres institutions lui disent NON. Comment quelqu’un qui semble ne pas avoir les nerfs solides pour négocier sur des questions importantes en coalition pourrait-il réussir à tenir face aux gigantesques maux qui rongent le pays et surtout dans sa partie Est? On regarde !

Mediacongo.net/acturdc.com

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