Jusqu’à fin mars, le segment parallèle du franc congolais s’est déprécié de 0,3 %, d’une semaine à l’autre, situant le cours à 2 321 CDF le dollar américain. Les réserves internationales, pour leur part, ont atteint 4,03 millions de dollars USD, correspondant à 2,18 mois d’importation des biens et services.
Au cours de sa réunion du mercredi 5 avril 2023, conduite par le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, le comité de conjoncture économique a annoncé une « relative accalmie » au niveau du marché de change et des biens et services, après avoir passé en revue les principaux indicateurs macro-économiques.
« L’opinion doit retenir qu’il y a une accalmie relative du marché de change au niveau du marché de change et au niveau du marché parallèle », a expliqué le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Vital Kamerhe. Pour autant, le plus dur reste à réaliser. En effet, comme l’a exigé le Premier ministre aux membres du comité, lors de cette réunion, il faut arriver à baisser les prix. « Tous ces efforts qui ont été faits et qui sont traduits en termes d’indicateurs macroéconomiques, se traduisent réellement en baisse des prix sur le marché des biens et des services ». Pour Vital Kamerhe, un espoir se dessine malgré les moments difficiles.
Depuis le début de l’année, la monnaie nationale a connu une dépréciation de l’ordre de 15 %, selon certaines sources indépendantes. Plusieurs causes sont identifiées, notamment les implications de la guerre en Ukraine et l’augmentation des dépenses liées à la crise dans l’Est, principalement les importations liées au conflit armé. Certaines analyses vont plus loin, en mettant en exergue la paie des arriérés des fonctionnaires. Cette montée des dépenses se vérifie avec la montée de l’inflation à plus de 13 %, dès la fin de l’année 2022. Le fait reconnu par tous est le surplus de franc congolais par rapport à la devise américaine sur le marché.
La dépréciation de la monnaie nationale a sévèrement touché le panier de la ménagère. Vers la fin du mois de mars, les statistiques hebdomadaires du panier de la ménagère indiquaient le doublement, voire le triplement des prix sur le marché. Réagissant à cette surchauffe du marché de change, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a demandé, en son temps, au ministère de l’Économie nationale de rester attentif à l’évolution de l’environnement économique international et à son incidence sur les prix intérieurs, notamment ceux des denrées alimentaires de grande consommation. Dès lors, une surveillance plus étroite avait été recommandée sur les marchés intérieurs.
Une commission a été mise en place pour examiner l’impact de la fiscalité et de la parafiscalité sur les 5 produits de consommation de masse, en l’occurrence le riz, le poisson, les huiles végétales, la viande et le sucre.
Pour le moment, le gouvernement central espère stabiliser durablement l’économie nationale. Grâce à certaines mesures de protection du pouvoir d’achat, la population n’a pas senti la hausse des prix. « C’est que le gouvernement a subventionné ces produits-là ici chez nous. C’est un effort que les gens doivent retenir. Et nous allons, bien sûr, ouvrir les yeux pour savoir comment encadrer toutes les exonérations qu’on accorde à gauche, à droite, que ce soit dans le secteur pétrolier ou dans tous les autres », a déclaré Vital Kamerhe.
Au niveau de la BCC, la situation conjoncturelle liée à la dépréciation du franc congolais face au dollar a conduit à des mesures privilégiant la bonne information et la lutte contre la spéculation sur le marché de change. Pour le maintien de la stabilité monétaire, l’autorité monétaire a préconisé la poursuite du suivi du facteur de liquidité.
ActuRDC