Deux anciens prisonniers de la Cour pénale internationale (CPI) et six accompagnateurs étaient “retenus” mercredi par des membres d’un groupe armé en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, au moment où ils négociaient leur reddition, a-t-on appris de sources concordantes.
Les ex-chefs de guerre Thomas Lubanga, Germain Katanga et Floribert Ndjabu sont missionnés par le président Félix Tshisekedi pour négocier un cessez-le-feu et la démobilisation des miliciens en Ituri, en proie à des violences considérées par les Nations unies comme des crimes contre l’humanité.
“Depuis le début d’après-midi nous sommes au village Petsi en pourparlers avec les miliciens Codeco (Coopérative pour le développement du Congo). Nous sommes retenus par ce groupe en vue de continuer les négociations dans le cadre de notre mission”, a déclaré Floribert Djabu, joint au téléphone par l’AFP à 17H35 (15H35 GMT).
Depuis, les téléphones de tous les membres de la délégation (les trois chefs de guerre, deux colonels de l’armée congolaise et trois accompagnateurs) ne passent plus.
“Il y a eu des bombardements de l’armée pendant la réunion avec les négociateurs des autorités. Alors nous avons décidé de les garder”, a expliqué à l’AFP Basa Zukpa Gerson, porte-parole de la faction URDPC (Union des révolutionnaires pour la défense du peuple congolais) de Codeco. “Si le président Tshisekedi veut négocier, qu’il demande à ses militaires de se retirer de la zone et nous allons discuter”.
Les ex-chefs de milice Thomas Lubanga et Germain Katanga ont purgé des peines respectivement de 14 et 12 ans de prison décidées par la CPI pour des crimes commis en Ituri, alors que Floribert Ndjabu était resté en prison en RDC pendant 15 ans pour une affaire d’assassinat de neuf Casques bleus.
La milice Codeco est une organisation mystico-militaire qui prétend défendre les membres de la communauté Lendu. D’après les Nations unies et les autorités congolaises, ses miliciens sont à l’origine de la plupart des violences actuelles en Ituri. Ils sont accusés d’avoir tué mardi 18 civils.
L’Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont placées depuis mai sous état de siège, sans que cela ait permis jusque-là de mettre fin aux exactions des groupes armés.
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