RDC : Des inspecteurs de l’IGF et d’autres organes de contrôle travaillent illégalement comme commissaires aux comptes dans les entreprises publiques moyennant 5.000$ le mois

En toute illégalité, certains inspecteurs des finances (IGF), des fonctionnaires de la cour des comptes et du Conseil permanent de la comptabilité (CPCC), exercent également depuis 17 ans comme commissaires aux comptes dans les entreprises et établissements publics.
La révélation vient du coordonnateur de l’ONG Toile d’araignée, Jérôme Sakana, au cours d’un face-à-face avec la presse tenu le mardi 6 juin 2023.

« Il y a une incompatibilité criante au niveau des organes de contrôle des finances publiques qui sont la cour des comptes, l’Inspection générale des finances (IGF) et le Conseil permanent de comptabilité au Congo (CPCC) », a-t-il dit.

A en croire Jérôme Sekana, ces personnes arrivent à tenir le morceau suite au lobbying qu’elles exercent dans l’entourage du premier ministre Sama Lukonde.

« Ces gens ont été nommés en 2006 pour un mandat de 5 ans non renouvelable. Et pourtant nous avons dans le pays des jeunes comptables compétents mais qui ne peuvent pas être nommés parce qu’il y a un groupe de gens qui veulent demeurer commissaires aux comptes alors que la loi ne leur autorise que 5 ans. Ces gens font des lobbyings tous les jours dans l’entourage du premier ministre pour qu’il ne signe pas un nouveau décret qui est d’ailleurs sur sa table. Imaginez-vous que ces gens touchent 5.000 dollars le mois », a-t-il dénoncé.

Là où le bât blesse, à en croire le coordonnateur de Toile d’araignée, plusieurs de ces commissaires aux comptes travaillent actuellement pour les organes de contrôle des finances publiques, devenant ainsi juge et partie.

« Là où ça dérange beaucoup vous trouverez parmi ces gens des cumulards. Ils sont donc jugés et parties. Les uns sont à la fois inspecteurs des finances et les autres travaillent soit à la cour des comptes ou au CPCC tout en gardant leurs postes de commissaire aux comptes dans les entreprises qu’ils sont sensés contrôler. Ils s’arrangent avec l’entourage du 1er ministre pour que le nouveau décret ne soit pas signé », a ajouté Jérôme Sekana.

Vu que parmi ces personnes il y a des personnalités politiques connues, Toile d’araignée compte rendre public très prochainement leurs noms si elles ne démissionnent pas dans les entreprises et établissements publics.

« Comme ils pensent que dans le royaume des aveugles les borgnes sont rois et personne ne peut les dénoncer, nous avons décidé de briser le silence. Nous donnons donc une semaine à tous ces messieurs et dames pour qu’ils démissionnent de leurs fonctions de commissaires aux comptes dans les entreprises publiques. Sinon nous allons rendre public leurs noms pour l’opinion s’en rende compte. Parmi eux il y a certaines personnalités et dirigeants connus. Au nom de l’équité et des règles de bonne gouvernance, ils doivent démissionner », a conclu le coordonnateur de cette organisation des journalistes économiques et d’investigation.

Il sied de préciser que 44 entreprises et établissements publics sont concernés par le décret 086 du 24 mai 2006. Il s’agit notamment de la Gecamines, la DGDA, l’ONATRA, la SNCC, la REGIDESO et la SNEL.

Bienfait Luganywa/ 7Sur7.cd

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