RDC: Ce que révèle l’affaire Kabund

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Il y a une semaine, Jean-Marc Kabund a annoncé, sur Twitter, sa démission   au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale. Une décision surprenante : Kabund  est l’un des acteurs les plus puissants et les plus controversés de la scène politique congolaise ces dernières années. Qu’est-ce qui a conduit à cette annonce et quelles en seront les conséquences ?

Tout a commencé le mardi 11 janvier. Une vidéo prise par le conducteur d’une voiture a circulé. Elle montre comment des policiers du service de sécurité de Kabund ont attaqué un membre de la garde républicaine, une unité de l’armée affectée à la protection du président de la République, qui était assis à côté du chauffeur, le soustrayant violemment de la voiture. Selon les témoins, le véhicule, qui appartiendrait à une proche du président Félix Tshisekedi, roulait du mauvais côté de la route, apparemment pour contourner un embouteillage. En représailles, un jour plus tard, un grand groupe de gardes républicains a saccagé la maison de Kabund. Des images sont apparues sur Twitter et Whatsapp montrant des canapés renversés, des livres et des documents éparpillés.

Ce n’est pas la première fois que Kabund est impliqué dans une prise de bec avec un membre de la famille Tshisekedi. En septembre de l’année dernière, la même garde de Kabund avait crevé les pneus d’une voiture d’une autre membre influente de la famille présidentielle. 

Cette fois, Kabund semble être allé trop loin. Deux jours plus tard, Kabund a annoncé sa démission à son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, toujours sur Twitter.  Un poste qu’il occupait à nouveau depuis environ un an, après sa destitution. Jusqu’ à présent, la lettre de cette démission annoncée n’est toujours pas déposée au bureau de l’Assemblée nationale. Un groupe de parlementaires UDPS pousse cependant Kabund à quitter également son poste de président ad interim du parti. 

Kabund avait été un architecte clé de la rupture avec le FCC de Kabila et de la création d’une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale. Ses tactiques musclées ont fait polémique, mais son départ, s’il est définitif, laissera une fois de plus le parti présidentiel dans la tourmente. Depuis des années, le parti souffre des défections de personnalités de premier plan – Tshibala, Moleka, Badibanga, Kapika, Mavungu pour ne n’en mentionner que quelques-uns. Si Kabund reste président de l’UDPS, cette querelle très publique ne contribuera pas à forger l’unité dont il a besoin pour diriger le pays. 

Ces événements devraient susciter enfin des questions sur le privilège de l’élite. Pourquoi un membre de la famille de Tshisekedi roulait-il à contresens ? Pourquoi les policiers ont-ils utilisé une telle force brutale ? Et, peut-être le plus important, pourquoi la Garde républicaine s’est-elle engagée dans une vendetta contre Kabund au lieu de passer par les canaux institutionnels appropriés ? /actualité.cd

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