RDC : Burundi, Rwanda et Tanzanie identifiés comme des portes d’évacuation de l’Or des contrebandes.

Le rapport publié s’appuie principalement sur les conclusions d’études de terrain menées par IMPACT en RDC et dans la région des Grands Lacs entre 2016 et 2018, ainsi que sur l’analyse d’informations issues de recherches antérieures et des données disponibles concernant le commerce de l’or dans la région.

Selon les rédacteurs dudit rapport, ce dernier « repose sur des données obtenues à partir d’entretiens et de l’observation sur place dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ». Les chercheurs affirment avoir interrogé des exploitantes et exploitants miniers artisanaux, des négociants, des exportateurs, des contrebandiers, des responsables de l’application de la loi, des membres de la société civile, des fonctionnaires, ainsi que des représentants du secteur privé, tels que les responsables des affineries.

« Quand l’or arrive au point d’exportation, par exemple à Bukavu, les exportateurs doivent trouver un moyen de le transporter jusqu’à sa destination finale dans un centre de commerce, comme les Emirats arabes unis (EAU) où il sera affiné. Étant donné qu’aucun vol international ou régional ne part du Sud-Kivu, l’or doit d’abord être transporté dans un pays voisin ou dans la province limitrophe, le Nord-Kivu, où il peut être expédié par avion depuis Goma. Les contrebandiers du Sud-Kivu empruntent le plus souvent des voies terrestres et franchissent la frontière en dissimulant l’or dans des compartiments cachés intégrés dans la carrosserie d’un véhicule utilitaire sport. Les itinéraires les plus empruntés sont ceux qui relient Uvira et Bujumbura, au Burundi, Kalemie et Kigoma, en Tanzanie, et Bukavu et Kamembe, au Rwanda. Une fois arrivé dans le pays voisin, l’or peut être regroupé pour former un plus grand volume avant d’être expédié à Kampala, en Ouganda, ou directement aux Emirats arabes unis », indique le rapport.

Pas moins de 300 kg d’Or de contrebande, renseigne l’étude, transitaient chaque mois par Bukavu en 2018. Si ces contrebandiers restent relativement discrets, affirme-t-elle, ils jouissent également de la protection des autorités.

« Les modèles de véhicules et même les numéros d’immatriculation utilisés pour franchir la frontière sont assez bien connus. Les rares fois où le personnel de sécurité subalterne a intercepté des contrebandiers à la frontière, de hauts fonctionnaires seraient intervenus rapidement pour éliminer toute interférence », révèle le rapport.

A en croire les rédacteurs du rapport, celui-ci s’inscrit dans la continuité d’études antérieures d’IMPACT sur le commerce illicite de l’or en RDC et dans la région des Grands Lacs, qui portaient sur la contrebande transfrontalière et le rôle que jouent les centres de commerce comme les Émirats arabes unis (EAU) et l’Inde en tant que moteurs du commerce illicite.

Signalons par ailleurs que le rapport dont il est question, est divisé en cinq parties.

La première examine l’ampleur du commerce illicite dans l’Est de la RDC et les facteurs qui incitent les négociants et les exportateurs à le perpétuer.

La deuxième partie prend en charge la problématique de la contrebande dans le Sud-Kivu et fournit des exemples de réseaux de commerce illicite.

La troisième partie, elle, donne un aperçu de l’itinéraire le plus fréquenté pour acheminer l’or du Sud-Kivu au Rwanda et traite des filières présentes dans la région.

A la quatrième partie, le rapport fait état du commerce illicite en Ituri et dans le Nord-Kivu.

La cinquième et dernière partie du rapport porte sur l’Ouganda, considéré actuellement comme l’un des plus grands centres de transit de l’or en provenance de la RDC.

Acturdc.com

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