L’Inspecteur général des Finances vient de publier le rapport d’enquêtes sur les détournements des fonds survenus dans le projet du parc agro-industriel de Bukango Lonzo, le prélèvement de frais de Go-pass par la RVA (Régie des Voies Aériennes), la paie des enseignants par le SECOPE dans le secteur de l’EPST (Enseignement Primaire, Secondaire et Technique), la situation au niveau de la Banque Centrale du Congo, et celle des taxes payées par des opérateurs de télécommunications.
Selon les conclusions de ces enquêtes menées par l’Inspection Générale des Finances, il y a eu des détournements de millions de dollars américains. C’est le cas du fameux projet du parc agro-industriel de Bukanga Longo, dans la province du Kwango, une véritable arnaque, où plus de 200 millions USD ont été détournés, alors que le projet n’a pas abouti.
Ainsi, après la publication de ce rapport, il est prévu que la justice congolaise se saisisse de tous ces dossiers pour juger et sanctionner les coupables. A ce sujet, certains observateurs avertis redoutent un probable «nouveau bras de fer» entre la justice et le Parlement. Surtout quand on sait que cette dernière institution compte beaucoup d’anciens membres de Gouvernements et mandataires dans l’ancien régime dont les noms sont cités parmi les responsables des détournements dans les dossiers enquêtés par l’IGF.
Ces ex membres des Gouvernements et mandataires devenus aujourd’hui des parlementaires dans les deux Chambres du parlement, se cachent derrière leurs immunités parlementaires pour espérer échapper aux poursuites judiciaires.
Ainsi, en cas de non reconfiguration de la majorité au sein du Parlement après les Consultations lancées depuis presque trois semaines par le Chef de l’Etat, il faudra craindre que ces anciens dignitaires cités dans des cas de détournements des deniers publics et dont les noms se trouvent dans le rapport d’enquête de l’IGF , ne soient livrés à la justice pour être jugés.
L’exemple du Président du Sénat, Alexis Ntambwe Mwamba, qui n’a pas été livré par la Chambre Haute pour être jugé dans l’affaire qui l’opposait à la sénatrice Bijou Ngoya. Le Président de cette Chambre, on le sait, avait proféré des injures sur la sénatrice, avant de présenter des excuses à cette dernière.
C’est donc pour échapper aux poursuites que des dirigeants de l’ancien régime s’étaient battus pour se retrouver soit au Sénat, soit à l’Assemblée nationale, afin de bénéficier de l’immunité parlementaire, alors qu’ils sont nombreux à être épinglés comme responsables de détournements des fonds de l’Etat.
Il faut rappeler le bras de fer ayant opposé dernièrement l’Assemblée nationale à la justice et qui avait même empêché les députés nationaux d’accéder à l’hémicycle pour tenir une plénière. Ce bras de fer portait sur l’éviction arbitraire de Jean-Marc Kabund wa Kabund de son poste de Premier vice-président de la Chambre basse du Parlement.
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