L’audition des témoins s’est poursuivie à l’audience de ce lundi 25 octobre 2021 à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, devant la Cour militaire de Kinshasa-Matete siégeant sur le procès de l’activiste pro-démocratie Rossy Mukendi, tué le 25 février 2018 lors d’une marche du Comité Laïc de Coordination (CLC).
Nkuya, ancien garde rapproché de la commissaire supérieure Carine Lokeso, était une fois de plus à la barre. Dans son interrogatoire, il a chargé C. Lokeso.
« Il y a des révélations qui ont été faites aujourd’hui par Nkuya. Il a révélé avoir été approché à un certain moment par 2 avocats de Carine Lokeso au niveau de la FIKIN pour orienter son témoignage. Il a aussi dit que Carine Lokeso lui avait acheté une moto pendant que le procès était encore au niveau du Tribunal militaire de Garnison. Il a aussi affirmé que le jour de son transfert à la prison militaire de Ndolo, Carine lui avait remis 100.000 FC », a expliqué à 7SUR7.CD Me Claude Kanyekete, l’un des avocats des parties civiles.
Pour les parties civiles, ces nouvelles allégations constituent « la subornation des témoins ». À cet effet, elles ont demandé à la Cour d’appliquer l’article 216 du Code judiciaire militaire.
Pour sa part, le ministère public a sollicité une instruction complémentaire pour une nouvelle prévention.
« Le ministère public a dit à la Cour que le Parquet doit mener des enquêtes au sujet de ces nouvelles déclarations et au moment opportun, il va prendre une décision. Le ministère public est parti avec Nkuya pour qu’il soit entendu sur PV par rapport à ces nouveaux faits. Nous avons demandé à la Cour d’appliquer l’article 216 du Code judiciaire militaire parce qu’il y a de nouveaux faits qui ont été révélés et qui ne sont pas contenus dans la décision du renvoi qui saisit la Cour », a renchéri Me Kanyekete.
Un autre témoin répondant au nom d’Alexis Mukenge pourrait comparaître à la prochaine audience fixée dans 7 jours. Il vit à Matadi (Kongo Central). Il est présenté par C. Lokeso comme « l’élément non apparent qui travaillait dans le Sous-ciat Molo qui se trouve non loin de la paroisse Saint Benoît de Lemba ». C’est lui qui aurait arrêté le policier qui avait donné la mort à R. Mukendi et l’avait présenté à C. Lokeso.
Hormis Bivuala en fuite, C. Lokeso et son coaccusé, le brigadier en chef Tokis Nkumbo sont poursuivis pour violation des consignes et meurtre. Ils sont détenus à la prison militaire de Ndolo.
Merveil Molo/7sur7.cd